Tous les aliments sans exception proviennent de la biodiversité. Les êtres humains ont appris à la cultiver, la pêcher, à en faire de l’élevage. Grâce à la domestication et à la sélection, ils ont créé de nombreuses variétés animales et végétales à partir d’espèces sauvages.
Grâce à la biodiversité, la nourriture donne force et énergie. Elle est aussi souvent source de plaisir. La santé de l’humanité dépend de la diversité et de la qualité des aliments, donc du maintien de la diversité des espèces vivantes (animaux, végétaux, champignons…).
La nourriture est le fruit d’une relation entre les humains et la nature.
Manger est un besoin primaire. On se nourrit par nécessité, car le corps a besoin de nutriments pour fonctionner. La journée des humains, dès leur naissance, est rythmée par la recherche de nourriture. Manger est un acte quotidien, jusqu’à 3 fois par jour pour les sociétés les plus développées.
Transformée en aliments, la biodiversité rend plus fort. Elle donne l’énergie indispensable à tout être vivant. Les êtres humains puisent leur énergie dans la diversité des aliments fournis par la biodiversité.
Manger est une source de plaisirs, en premier lieu celui de calmer la faim. Les saveurs sont révélées par les papilles gustatives. Les odeurs ressenties, la texture et même les sonorités produites par les aliments, comme du pain croustillant, sans oublier la découverte visuelle des repas, participent au plaisir de manger.
On mange des aliments différents en fonction de son pays, sa culture, sa religion, et pas de la même manière.
Manger peut aussi être synonyme de voyage. C’est découvrir des nouveautés alimentaires, des épices, essayer des saveurs inconnues, découvrir d’autres traditions. Manger, c’est aussi, partager, échanger, en famille, entre amis. Manger favorise les relations sociales.
Dans des pays comme la France et l’Italie par exemple, la culture alimentaire reste fondée sur la convivialité et la notion de plaisir : bien manger, c’est partager un repas avec d’autres, et éprouver ensemble des plaisirs gustatifs.
Dans la nature, seules les plantes fabriquent leur propre nourriture. Elles sont à la base de toute chaîne alimentaire. On les appelle donc des productrices. Les champignons et tous les animaux dont les humains, sont des consommateurs. Les animaux sont soit herbivores, soit carnivores ou encore omnivores. Les bactéries et les champignons sont des décomposeurs. Ils se nourrissent de la décomposition de la matière organique des autres êtres vivants. L’être humain, omnivore, a besoin de nombreuses espèces et de variétés pour conserver une alimentation diversifiée et de qualité.
Plus de dix milliards d’individus par gramme de sol, bactéries, champignons, des vers de terre, mille-pattes, escargots, fourmis,... creusent, grattent, retournent les sols, aèrent, humidifient, et décomposent la matière organique. La qualité de notre alimentation et l’épuration de l’eau dépendent de ces milliards d’espèces parfois microscopiques qui ont chacune leur rôle et permettent la fertilisation des sols, le développement de l’agriculture et donc nourrissent le monde.
Les insectes pollinisateurs se nourrissent du nectar des fleurs. En butinant, ils transportent ainsi le pollen d'une plante à une autre et en assurent ainsi la pollinisation.
Tout ce petit peuple est indispensable pour combattre les parasites et les maladies des plantes ou du bétail, le tout pour maintenir en bonne santé une biodiversité si productive. Et il travaille gratuitement.
La pollinisation est essentielle à la production alimentaire
Près de 80 % de toutes les espèces de plantes à fleurs sont adaptées à la pollinisation par des animaux, pour la plupart des insectes. (Source FAO)
Près de 35 % de la production agricole mondiale dépend des pollinisateurs, qui améliorent les rendements de 87 des plantes vivrières les plus cultivées dans le monde. (Source FAO)
Les modes d’alimentation des humains ont bien changé. Aujourd’hui seules quelques populations autochtones se nourrissent encore en prélevant directement leurs aliments dans la nature (pêche, cueillette, chasse). Dans les pays développés, ces activités sont devenues synonymes de loisirs et de plaisirs. La nourriture est bien souvent produite à une échelle industrielle.
La grande majorité de l’humanité doit sa nourriture à la domestication, un processus très ancien débuté à partir d’espèces sauvages.
La domestication d'espèces végétales sauvages a débuté il y a 10 500 ans au Moyen-Orient. Là, furent produits l’orge, le lin, le blé, les lentilles. Des groupes humains ont commencé à cueillir des plantes sauvages, puis les ont plantées près de leurs habitations. Ils ont ensuite sélectionné celles qui leur paraissent les meilleures. Il s’en est suivi une transformation progressive des plants sauvages en plants domestiqués. C’est ainsi que son nés par exemple le riz en Asie du sud-ouest, les bananes en Océanie, le palmier à huile en Afrique de l’Ouest, le café en Ethiopie, le maïs, la pomme de terre en Amérique latine.
La domestication a conduit à sédentariser les peuples. Les cueilleurs-chasseurs sont devenus agriculteurs.
Quelques chiffres sur la domestication végétale
13 millions de kilomètres carrés, c’est la superficie des terres occupées par l’agriculture (culture végétale) dans le monde, soit 9 % des terres émergées de la planète. (source FAO, synthèse 2019)
Les échanges permanents entre l’environnement naturel et les cultures ont permis le succès de l’agriculture. L’hybridation avec les espèces sauvages apparentées a permis par exemple :
La plupart des animaux domestiques trouvent leur origine en Asie de l’Ouest, région qui s’étend de la Turquie à l’Arabie saoudite et l’Iran. Il y a 10 à 11 000 ans, des groupes humains ont capturé des animaux sauvages. Ils ont sélectionné les plus dociles, les plus résistant ou les plus productifs. Chevaux, chats, chiens résultent de cette histoire, tout comme les vaches, les moutons et les chèvres.
Les chiffres de l’élevage
En 2019, ont été abattus :
Le bétail représente aujourd’hui 90 % de la biomasse de grande faune terrestre. (source IPBES)
La pêche se pratique depuis la côte, en pleine mer, dans les lacs, en rivière. Cette activité humaine est restée longtemps artisanale. La pêche industrielle s’est développée au XIXe siècle, depuis que les bateaux peuvent traiter les produits de leur pêche à bord. Ces bateaux sont ainsi devenus de véritables usines mobiles.
L’aquaculture est l’élevage des organismes aquatiques (poissons, mollusques, crustacés, plantes aquatiques...). Les premières espèces à faire l'objet d'un élevage furent la carpe en Chine, il y a 4000 ans environ et le tilapia en Égypte. Les Grecs ont commencé ensuite à parquer des huîtres et à les élever. C’est ainsi qu’est née l’ostréiculture il y a 2600 ans. L’aquaculture s’est considérablement développée dans les années 70 pour répondre à la famine dans le monde en proposant des protéines animales à bas prix.
Depuis les années 1960, l’approvisionnement mondial en poisson destiné à la consommation humaine a surpassé la croissance démographique. Les premières estimations suggèrent que la consommation par habitant, qui dépasse maintenant les 20 kilos et a donc doublé depuis les années 1960, s'explique en grande partie par la croissance de l'aquaculture.
Les chiffres de la pêche et de l’aquaculture en 2018
L’aquaculture représente 46 % de cette production
En 2018, l’anchois du Pérou était le poisson le plus pêché au monde : 7 millions de tonnes
(sources FAO, rapport 2020)
Des milliers de variétés de blé, de pommes, de tomates dans le monde, des centaines de races de poules ou de vaches... L’alimentation repose sur une biodiversité domestique, issue d'un long travail de sélection des plantes et des animaux les plus adaptés à chaque région et chaque usage. Grâce à cela, les humains disposent de nutriments variés.
La diversification alimentaire est essentielle car elle garantit des récoltes plus résistant aux aléas climatiques, aux épidémies, aux maladies, aux invasions biologiques.
7 745 races de bétail locales ont été recensées dans le monde