L’Office français de la biodiversité est propriétaire et co-gestionnaire de la Réserve naturelle nationale de l’Estagnol en Occitanie.
Situé dans le département de l’Hérault, l’Estagnol a été classé en réserve naturelle nationale à l’initiative des chasseurs et des naturalistes locaux, par l'Arrêté du 19 novembre 1975.
Partagés entre milieux aquatiques et terrestres, les paysages de la réserve témoignent de la diversité des activités qui s’y sont succédé : saliculture, sagne, pêche, pâturage, chasse ou zone de stockage de gravats d’une exploitation minière périphérique.
Reconnue comme zone d’importance pour la biodiversité, la réserve de l’Estagnol bénéficie d'outils de conservation multiples :
- Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique ;
- Zone importante pour la conservation des oiseaux ;
- Site Natura 2000 ;
- Zone Ramsar pour sa zone humide d’importance nationale.
Photo de la Réserve naturelle nationale de l’Estagnol. Crédit photo : Rémi Knaff / OFB
Habitats et espèces de la réserve
Sur ses 78 hectares, la réserve naturelle nationale de l’Estagnol est une zone humide légèrement saumâtre abritant plusieurs espèces patrimoniales.
En 2021, 329 espèces végétales ont été inventoriées sur le site telles que le Pigamon méditerranéen ou la Nivéole d’été, et 1 360 espèces animales, en majorité des insectes, ont été recensées.
L’Estagnol est un espace privilégié pour certaines espèces en reproduction et en hivernage ainsi qu'une halte migratoire, où les oiseaux peuvent se reposer et se nourrir en toute quiétude avant de rejoindre l’Espagne et l’Afrique. La réserve sert aussi de refuge au plus petit mammifère d’Europe : la Musaraigne étrusque.
Un programme de réintroduction d’une tortue aquatique, la Cistude d’Europe, est également mené avec succès sur le périmètre du site depuis 2007.
L’ensemble de la biodiversité présente sur la réserve de l’Estagnol a été regroupée au sein de quatre cibles de conservation :
- L’étang, qui inclut la roselière ainsi que les eaux libres (clairs d’eau et roubines) ;
- Les prairies humides, incluant les gazons méditerranéens, les prés salés ainsi que les dépressions et les bordures d’étang avec le cortège de végétation des mares temporaires ;
- La ripisylve, composée de linéaires de faibles densités, de frênes et de peupliers ainsi que de l'ensemble des strates végétales qui les composent dont la strate herbacée ;
- La Cistude d’Europe, elle est la seule espèce ayant été désignée comme une cible distincte car faisant l’objet de menaces et de stratégies spécifiques.
L’OFB, co-gestionnaire de la réserve naturelle nationale de l’Estagnol
Propriété de l’Office français de la biodiversité, la réserve est gérée par l’établissement depuis sa création en 1975. Depuis 2018, une co-gestion est mise en place avec le Conservatoire d’Espaces Naturels d’Occitanie.
Depuis le classement en réserve, quatre plans de gestion ont été élaborés ; le premier pour la période 2001-2005 a été examiné par le Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) le 26 avril 2000, et agréé par le Ministre chargé de l’environnement, le 11 mai 2000. Le dernier plan de gestion vaut pour la période 2019-2028.
Le diagnostic réalisé à cette occasion a permis de dégager trois grands enjeux qui s’articulent autour des trois grandes missions des Réserves Naturelles de France : protéger, gérer et sensibiliser.
En effet, le rôle des espaces naturels protégés ne se limite pas à la préservation des espèces et des espaces, il s'organise autour de différents enjeux :
- Conservation : La réserve de l’Estagnol participe à la conservation des habitats méditerranéens. Les espèces que l’on y rencontre, d’intérêt patrimonial ou communes, sédentaires ou de passage, y trouvent refuge pour réaliser l’ensemble ou une partie de leur cycle de vie.
- Amélioration des connaissances : L’Estagnol joue un rôle important dans l’amélioration des connaissances sur les habitats, les espèces et leur fonctionnement.
- Sensibilisation : Auparavant strictement fermée au public, la réserve accueille aujourd’hui des groupes scolaires et organise des sorties encadrées pour sensibiliser le grand public à la protection de l'environnement et faire évoluer les comportements.
Les opérations conduites sur le site sont regroupées autour des facteurs de menaces que sont les espèces « problématiques » (sanglier, espèces végétales exotiques envahissantes), le dérangement, les changements climatiques et globaux, la gestion des pratiques agricoles sur les parcelles périphériques, la pollution et enfin la connectivité de la réserve avec les espaces naturels voisins.
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Plan de gestion 2019-2028 de la Réserve naturelle nationale de l'Estagnol
PDF - 22.92 MoPlan de gestion 2019-2028 de la Réserve naturelle nationale de l'Estagnol
Vidéo : À quoi sert une réserve ? L'exemple de l'Estagnol
Durée : 3 min 35 sec
Vidéo YouTube [Vidéo - À quoi sert une réserve? L'exemple de l'Estagnol]Plusieurs images de la Réserve naturelle nationale de l'Estagnol se succèdent.
Voix off : Connaissez-vous une réserve proche de chez vous ? En 2023, on compte 169 Réserves naturelles nationales. Beaucoup d'autres existent avec des statuts différents. Le but reste le même : protéger la faune, la flore, les habitats ou les milieux qui pourraient être détruits sans cette protection. Que sait-on des réserves ? Qui les gère ? Quelles sont ses spécificités ?
Le titre de la vidéo est affiché à l'écran : À quoi sert une réserve ? L'exemple de l'Estagnol
D'autres images de la Réserve naturelle nationale de l'Estagnol apparaissent à l'écran avec plusieurs messages clés qui résument ce que la voix off développe.
RNN de l'Estagnol (34) "Petit étang" ; 78 ha à proximité de l'urbanisation ; 3 espaces : l'étang, la prairie et la ripisylve (végétation bordant un cours d'eau) ; Crée en 1975, en cogestion entre l'OFB et le CEN Occitanie.
Voix off : La Réserve naturelle nationale de l'Estagnol (RNN) se situe dans l'Hérault. Son nom signifie petit étang en occitan D'à peine 78 hectares, elle est installée sur d'ancien salins, à la fois proche de la Méditerranée et à la périphérie immédiate de la Métropole de Montpellier. Elle se découpe en trois espaces : l'étang, les prairies humides et la ripisylve. Classée en 1975, elle est congérée depuis 2019 par l'OFB, propriétaire du site et le CEN Occitanie (Conservatoire d'espaces naturels).
Des photos des zones humides de la Réserve sont montrées à l'écran.
Voix off : L'Estagnol est une zone humide alimentée naturellement. Partagée entre terre et mer elle offre des habitats variés et abrite une biodiversité foisonnante.
Interview de Cyril Marmoex, Conservateur de la Réserve naturelle nationale de l'Estagnol, CEN Occitanie.
Cyril Marmoex : On retrouve 25 % des espèces dans les zones humides, en France. Il y a plus d'espèces au mètre carré dans les zones humides que dans la forêt tropicale, par exemple.
Une vue aérienne de la Réserve en mai 2006 apparaît.
Voix off : Cette étendue d'eau est un amortisseur du changement climatique mais pas que...
L'interview de Cyril Marmoex continue.
Cyril Marmoex : Les zones humides procurent plusieurs services écosystémiques. Ça va aller de l'épuration des eaux, par exemple, ou le stockage des eaux et l'épuration des eaux. Du coup ça peut remplir les nappes phréatiques au bout d'un moment. Il y a aussi tout ce qui est la régulation des débit, lorsqu'il y a des fortes crues avec une zone d'expansion des crues. Les zones humides rendent aussi des services économiques, par exemple avec l'aquaculture, la pêche.
Plusieurs autres images de la Réserve défilent.
Voix off : Cet espace protégé aurait pu ne jamais exister. Il est passé d'une terre d'exploitation à un périmètre de protection.
Interview de Louis-Gérard d'Escrienne, Directeur adjoint région Occitanie, OFB.
Louis-Gérard d'Escrienne : L'histoire, elle est très ancienne. Au 11e siècle, on a déjà des traces, ça appartient à l'évêché. Et on sait déjà qu'ils exploitent le sel.
Une photo aérienne de la Réserve datée de mai 2006 montre les salins.
Louis-Gérard d'Escrienne : À partir de la fin du 14e siècle, on est sûr qu'il y a des salins qu'on peut voir en photo aériennes l'hiver. On voit bien encore les cloisonnement exactement comme n'importe quel marais salants. Au fur et à mesure de l'évolution, ça a été vendu puis revendu. Pechiney, le grand groupe a acheté l'Estagnol pour y déposer des déchets d'exploitation de la beauxite qui étaient derrière. Heureusement ça s'est arrêté et en 1975 et c'est une des toutes premières réserves naturelles nationale qui est créée.
Voix off : Les pratiques de conservation ont aussi évolué...
Louis-Gérard d'Escrienne : Les inventaires qui sont menés sur une réserve naturelle, c'est pas seulement pour une espèce, c'est pour tout un cortège d'espèces, du plus petit au plus grand. Et donc aujourd'hui c'est vraiment 70 hectares, approximativement, qui sont vraiment préservés.
Une photo du panneau d'interdiction de l'accès au public est montrée à l'écran.
Voix off : L'Estagnol est la plus petite réserve d'Occitanie. Pour protéger les espèces qui y vivent, elle n'ouvre ses portes au public à quelques occasions.
Retour sur l'interview de Cyril Marmoex.
Cyril Marmoex : Une des raisons de l'interdiction, c'est le dérangement de ces espèces. Après l'autre raison ça va être aussi l'apport d'espèces exotiques envahissante qu'on pourrait ramener sous nos chaussures. Enfin, l'apport de produits chimiques, par exemple avec les excréments des chiens.
Deux photos de Héron pourpé s'affichent à l'écran.
L'Estagnol est aussi une aire d'accueil pour les oiseaux tels que le Héron pourprè qui fait une pause sur son parcours migratoire. Elle est aussi un réservoir exceptionnel de biodiversité qui pourrait être utilisé pour recoloniser d'autres lieux en proie au déclin de la faune et de la flore.
Les crédits s'affichent à l'écran : Reportage : Oriane Flores / OFB ; Crédits images : Régis Gallais / OFB, Guillaume Harre / OFB, Réserve naturelle nationale de l'Estagnol / OFB
La vidéo s'achève sur le logo de l'Office français de la biodiversité.
Réglementation dans la réserve
L'arrêté ministériel de création de la réserve naturelle nationale de l’Estagnol est à l’origine d’un règlement interne strict visant à interdire :
- la pénétration du public ;
- l'exercice de la chasse et de la pêche ;
- le prélèvement ou l'apport extérieur d’œufs ou d'animaux ;
- le dépôt d'ordures et de tout objet incandescent ou enflammé ;
- le dérangement de la vie sauvage par des bruits ou toute sorte de nuisance ;
- tout travail susceptible de modifier l'état de la réserve sauf exceptions concernant la conservation et le développement de la faune aviaire ;
- l'emploi de tout produit chimique.
Des autorisations spéciales d’accès à la réserve sont délivrées aux partenaires réalisant des études scientifiques ou des protocoles de suivi, ainsi qu’à tous stagiaires et contractuels employés par la réserve.