Suivi des populations de mérous et de corbs

Les populations de mérous et de corbs font l’objet d’un suivi dans plusieurs aires protégées de Méditerranée.

Le mérou brun et le corb ont bien failli disparaître des côtes françaises, victime de la chasse sous-marine. La mise en place de moratoires (1993 pour le mérou, 2013 pour le corb) interdisant la pêche sous-marine de ces espèces, associée à la création d’aires marines protégées, a permis une reconstitution progressive des populations. Par exemple, les effectifs de mérou brun du Parc national de Port-Cros ont ainsi été multipliés par 8,5 sur l’ensemble du Parc en entre 1993 et 2011.

Un programme de suivi scientifique standardisé a été initié en 2015 en dehors de la Zone de protection rapprochée (ZPR) dans 4 « zones géographiques témoins » réparties sur l’ensemble de la façade. Un premier rapport intermédiaire de 2018 indique que les effectifs (et densités) obtenus, sont beaucoup moins élevés que ceux qui peuvent être enregistrés dans les zones faisant l’objet d’une protection et d’une surveillance renforcée, plaidant ainsi pour un renouvellement du moratoire du corb.

De la même manière, le Parc naturel marin du golfe du Lion a aussi mis en place un suivi de populations de ces espèces en 2015, par comptages visuels en plongée sous-marine. De nouvelles méthodes utilisant l’acoustique passive se développent depuis plusieurs années. L’une d’elles permet, à l’aide d’un hydrophone immergé quelques minutes sous la surface de l’eau, de capter les sons émis par le corb mâle révélant ainsi leur présence. Certains « chant » liés à leur comportement reproducteur renseignent également sur la fonctionnalité d’un site.

Bien que différentes, ces deux méthodes de suivi sont complémentaires et permettent d’évaluer l’état des populations de mérous et de corbs ainsi que l’impact des mesures mises en place pour enrayer le déclin de ces espèces.