Les richesses naturelles de la Loire sont aujourd’hui menacées. De grands barrages ont notamment coupé son lit. Des perturbations sont visibles, comme certaines formes de pollutions et le changement climatique. Le saumon sauvage est en voie de disparition.
Les causes de cette dégradation sont multiples, toujours liées aux activités humaines. Les 5 grandes atteintes à la biodiversité identifiées par l’IPBES sont à l’œuvre ici comme ailleurs.
L’extension des villes, le développement des industries et de l’agriculture, tout particulièrement sur les milieux aquatiques de l’aval, la construction des autoroutes dans la vallée de la Loire et celle de ses affluents, ont apporté du confort aux habitants, mais ces travaux ont également entrainé la destruction d’espaces agricoles et naturels, lieux de vie pour de nombreuses espèces animales.
Les grands barrages ont noyé des gorges sauvages avec leurs écosystèmes. Ces grands ouvrages, les moulins hydroélectriques et les nombreux seuils, ont fortement entravé le lit des rivières. Ils limitent ou interdisent la circulation des poissons.
Les ressources de la Loire ne sont pas inépuisables. A commencer par son eau.
Les pompages excessifs abaissent le niveau des eaux souterraines, assèchent les milieux naturels et réduisent les ressources en eau potable.
Dans le domaine de la pêche, des captures excessives peuvent menacer certains poissons.
Les extractions de sable au fond de la rivière ont longtemps dégradé les milieux aquatiques et provoqué l’enfoncement du lit. La nappe phréatique de la plaine s’abaisse en même temps. Cela prive d’eau les forêts alluviales, les prairies naturelles et les zones humides. L’enfoncement du fleuve peut avoir des effets dramatiques, comme l’effondrement du pont de Tours.
Le changement climatique est en marche sur la Loire et ses affluents. Plusieurs effets sont attendus et souvent déjà perceptibles, comme la baisse du débit.
Le réchauffement des eaux est sensible partout. Ses conséquences sont particulièrement fortes en amont, là où la faune (la truite par exemple) et la flore ont besoin d’une eau fraîche et oxygénée. Sur les tourbières et sommets des montagnes, les espèces reliques de périodes froides tendent à disparaitre.
La Loire est particulièrement sensible aux déversements de produits polluants, parce que le faible débit en été limite la dilution des substances. Les pollutions accidentelles, comme celle de Château-Renault en 1988, sur un petit sous-affluent de la Loire, peuvent avoir des conséquences dramatiques jusqu’au fleuve. Les rejets domestiques ou agricoles enrichissent les eaux en matières nutritives (azote, phosphore...). Ils entrainent la prolifération d’algues indésirables jusque sur la côte atlantique. Aujourd’hui, de nouvelles formes de pollution apparaissent : microparticules de plastiques, perturbateurs endocriniens issus des médicaments rejetés via les urines. Certains sports mécaniques et la sur-fréquentation provoquent parfois des nuisances sur le milieu naturel et dérangent la faune des rives et des îlots. Bien des aménagements de berges et des constructions disgracieuses sont autant de perte d’habitat naturel et de pollutions visuelles…
La Loire, comme tous les fleuves français, est un axe de propagation des espèces exotiques envahissantes, des poissons comme la perche-soleil, des crustacés comme les écrevisses californiennes et de Louisiane, des mammifères comme le ragondin et le rat musqué, ou encore des végétaux comme la jussie.