Le 16 janvier 2020, le conseil de gestion du Parc naturel marin de Mayotte a voté plusieurs décisions en faveur de la pêche locale qui permettront de créer des emplois tout en préservant la biodiversité. Ces mesures concernent aussi bien la pêche artisanale qu'industrielle.
La ressource en poissons de récifs à Mayotte est en déclin. Par ailleurs le thon jaune (Albacore), est victime de surexploitation et de surpêche au niveau de l’océan Indien. Afin de pérenniser la pêche dans les eaux du Parc, l'ensemble de la filière locale doit être consolidée et encouragée à pêcher dans les eaux du large.
En ce sens, plusieurs actions ont été prévues :
> l’installation de dispositifs de concentration de poisson ancrés à l’extérieur du lagon,
> la mise en œuvre de structures de débarquement,
> le renouvellement et la mise aux normes de la flotte côtière,
> la formation des marins,
> la préfiguration d’un comité régional des pêches.
Des décisions ont également été prises pour limiter les impacts de la pêche industrielle et en particulier ceux des thoniers senneurs.
Ces bateaux utilisent un filet de 1 à 2 kilomètres de long qui se referme comme une poche pour récolter tout le poisson qui se trouve à l’intérieur. A cela s’ajoute l’utilisation de dispositifs de concentration de poissons dérivants (DCPd). Cette technique de pêche a des impacts particulièrement importants sur l’environnement en matière de pollution, d’amenuisement des ressources halieutiques et de menaces sur certaines espèces protégées.
Le conseil de gestion a donc demandé que cette technique soit interdite dans tout le Parc naturel marin de Mayotte et que les efforts de pêche des senneurs soient réduits notamment près des côtes et du lagon.
Le Parc naturel marin de Mayotte
Situé dans le canal du Mozambique, le Parc naturel marin été créé le 18 janvier 2010 et couvre une superficie de 68 381 km². C’est le premier parc naturel marin créé en outre-mer. Il comprend un lagon de 1500 km² constitué de récifs coralliens dont une double barrière - phénomène très rare puisqu’il n’en existe que dix dans le monde -, des mangroves et des herbiers. Le Parc abrite des espèces emblématiques menacées comme les dugongs, des tortues marines et des baleines.