Quatre communes se sont engagées en mai 2019 pour mieux connaitre et comprendre leur patrimoine naturel. Retour d’expériences sur cette initiative réussie, lors de l’événement organisé à Gluges samedi 18 juillet dans le cadre de l’opération « L’été de la biodiversité ».
« Ici, nous avons conscience que la biodiversité est une chance », lance Raphaël Daubet, aujourd’hui maire de Martel et à l’initiative de l’Atlas de la biodiversité communale lancé il y a un an.
Évoquant les paysages magnifiques et tout le potentiel de la vallée de la Dordogne, il a tenu à rappeler l’histoire de « ces hommes qui avaient œuvré, parfois de façon autodidacte, pour explorer cette richesse et la faire connaître ».
En 2019, alors maire de Floirac, Raphaël Daubet a engagé sa commune et ses habitants dans la démarche d’un Atlas de la biodiversité communale (ABC), avec le soutien de l’OFB et d’EPIDOR, établissement public interdépartemental du bassin de la Dordogne. Frédéric Moinot technicien en charge du suivi des ABC pour EPIDOR a déclaré : « Cet atlas a vocation à mieux connaître le patrimoine naturel communal, donc les enjeux spécifiques liés à sa biodiversité. Celle-ci doit être mieux prise en compte par tous les acteurs d’une commune lors de démarches d’aménagement et de gestion du territoire ».
Ainsi, à Floirac tous les citoyens sont mobilisés pour inventorier la faune et la flore du village et produire un guide en cours de réalisation. Finalement c’est un atlas interdépartemental qui est ainsi né avec les communes d’Argentat-sur-Dordogne (Corrèze), Carsac-Ailac (Dordogne), Saint-Avit-Saint-Nazaire (Gironde) et Floirac (Lot).
Lors de la journée de sensibilisation organisée dans le Lot, Hervé Bluhm, directeur régional de l’OFB a précisé que l’Occitanie est un territoire particulièrement riche : « il recense la moitié des espèces françaises, avec 60 % de la région présentant un intérêt floristique et faunistique, quelque 250 sites Natura 2000, 51 réserves naturelles et d’exceptionnels parcs régionaux. Avoir ce fort potentiel c’est également avoir une forte responsabilité, pour marier ce patrimoine naturel avec l’évolution humaine. »
L’OFB a toute légitimité pour proposer aux communes de créer leur atlas de la biodiversité. « Nous collectons des données sur la faune et la flore (données piscicoles, zones humides, suivis ornithologiques...), bien connaître les milieux nous permet de bien les protéger, décrit Vincent Jarno, responsable départemental de l’OFB du Lot. Nous intervenons aussi en appui technique, notamment auprès des services d’Etat pour des projets soumis à autorisation. Enfin, nous avons un rôle de police de l’environnement et veillons au respect de la réglementation auprès de tous les usagers (trafic d’espèces protégées, pollution, travaux en cours d’eau…) ».
Résultat à Gluges, on peut de nouveau observer des grands ducs et des faucons pélerins, mais aussi des martinets à ventre blanc. Une espèce rare d’orchidée a même été de nouveau répertoriée. Les communes incitent le grand public à participer à cet inventaire écologique avec des sorties nature mais aussi de nombreuses interventions auprès des scolaires.
Un nouvel appel à projet ABC est lancé par l’OFB jusqu’au 15 septembre 2020.