La préservation de la biodiversité nécessite d'en connaître l'état de conservation, sa santé, et cela passe par une surveillance de différents éléments : des espèces menacées, protégées, ou indicatrices de la qualité d'un milieu particulier, des espaces regroupant une diversité de ces milieux... Selon qu'il s'agisse d'identifier, suivre ou évaluer des milieux, des espèces ou écosystèmes, des méthodes et protocoles spécifiques doivent être mis en place, existants ou à adapter.
Une démarche en trois étapes articulées : de la connaissance à la décision
Quoi ?
La préservation de la biodiversité repose avant tout sur la compréhension de l’état des écosystèmes, un état qui est en constante évolution. Trois démarches complémentaires permettent d’y parvenir :
- caractériser : dresser un état des lieux à un instant donné (espèces présentes, diversité des habitats, particularités d’un site…),
- suivre : observer l’évolution dans le temps grâce à des protocoles scientifiques standardisés, produisant des données comparables,
- évaluer : interpréter ces résultats pour juger de la qualité d’un milieu, de l’évolution d’une population ou de l’efficacité des actions menées.
Les deux premières démarches décrivent sans juger, tandis que l’évaluation consiste à associer un élément de jugement aux informations recueillies. Ces approches, combinées, offrent une vision claire et dynamique des écosystèmes, ce qui est essentiel pour leur préservation et gestion.
En bref
Caractériser pour décrire, suivre pour comprendre les tendances, évaluer pour décider et agir.
Pourquoi ?
La plupart des directives européennes de protection de la biodiversité appliquées en France visent à évaluer l’état des espèces, des habitats et des écosystèmes, etc. Ces évaluations reposent sur des données standardisées, collectées grâce à des réseaux de surveillance.
Dans ce cadre réglementaire, la surveillance correspond à l’observation répétée et sur le long terme des différentes composantes du vivant (écosystèmes, habitats, espèces), afin de détecter des évolutions en qualité ou en quantité. Les éléments suivis et les échelles d’observation varient selon les directives.
Cependant, la caractérisation, le suivi ou l’évaluation de la biodiversité et des écosystèmes ne répond pas uniquement à des obligations réglementaires de surveillance. Ces démarches permettent aussi d’améliorer les connaissances, d’évaluer l’efficacité des actions menées localement, de soutenir les politiques publiques et de sensibiliser à la biodiversité.
Qui ?
De nombreux acteurs sont impliqués pour améliorer la compréhension de l’état des écosystèmes.
Un grand nombre d’entre eux sont des professionnels : services de l’État ou de ses établissements publics, services des collectivités territoriales, bureaux d’études en écologie, chercheurs en écologie…
Des bénévoles sont aussi fortement impliqués dans la production de données sur la biodiversité. Ils sont souvent membres d’association de protection de la nature, mais ils peuvent aussi être de simples citoyens engagés dans des programmes de sciences participatives tel que Vigie Nature.
Comment ?
Caractériser, suivre, ou évaluer, reposent sur une démarche similaire constituée de trois étapes interdépendantes : collecter, bancariser, et analyser les données.
Des ressources proposées selon l'échelle spatiale et les compartiments écologiques étudiés
Caractériser, suivre et évaluer la biodiversité est donc une vaste tâche collective qui s’appuie sur une multitude de méthodes et d’outils.
Ces approches sont regroupées en trois grandes catégories : transversales ou intégratives, spécifiques à des types de milieux, ou propres à des espèces.