Le réseau Petits et mésocarnivores (PMC) suit l’évolution de la répartition des populations de 14 espèces de carnivores en France métropolitaine, aux statuts règlementaires et de conservation variés. Les connaissances acquises grâce à ce réseau interne permettent à l’Office français de la biodiversité (OFB) d’apporter une expertise technique et scientifique sur ces espèces à tous les niveaux : départemental, régional, national et européen.

Espèces suivies

  • Mustélidés                                  

 

Putois (Philippe Massit, OFB)

Objectifs

  • Suivre l’évolution de l’aire de répartitions des 14 espèces, la dynamique de certaines populations et améliorer les connaissances sur leur écologie.
  • Former et partager les connaissances sur l’écologie de ces espèces.
  • Apporter une expertise technique et des conseils pour la gestion des espèces, évaluer la mise en œuvre des règlementations.

Empreintes de blaireau (Yoann Bressan, OFB)

Organisation des activités

Le réseau PMC est un réseau interne de l’OFB, il mobilise ses agents des services départementaux (SD) et des directions régionales (DR).

Suivi des espèces

Cadavre de putois en bord de route (Chrys Barthe, OFB)

Aire de répartition : différents suivis, des observations opportunistes aux protocoles spécifiques

Il repose d’abord sur les données d’observations opportunistes (animaux vivants ou morts, certains indices de présence) faites par les agents dans le cadre de leurs activités de terrain. Ces données ponctuelles sont ensuite analysées pour produire des cartes de répartition nationales, qui sont ensuite versées au SINP.

Répartition nationale de la Martre et son évolution par maille 10x10km (2001-2005, 2006-2011 et 2012-2017, OFB)

(Cliquer pour ouvrir et faire défiler les 3 cartes)

Cartes : périodes ou pas de temps considérés

Un minimum de données est nécessaire pour modéliser les indices de présence ou de densité (ou abondance relative). Ainsi  les données de plusieurs années sont agrégées pour utiliser un volume exploitable et pertinent. Cela permet également de « lisser » les variations interannuelles « naturelles » des populations, et mettre en évidence des évolutions ou tendances à moyen ou long terme.

Belette (Pascal Dunoguiez, OFB)

Pour certaines espèces particulièrement élusives (discrètes, difficiles à détecter), des enquêtes réalisées auprès des fédérations départementales des chasseurs, des associations de piégeurs et de l’ensemble des structures pouvant récolter des données de présence, ont permis de publier des cartes de répartitions à différents pas de temps.
Consulter les articles publiés dans la revue Faune sauvage : Vison d’Amérique, Raton laveur et Chien viverrin, Genette.

Des protocoles de suivis spécifiques sont réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de plans nationaux d’actions (PNA) en faveur de certaines espèces.

Ainsi le Vison d’Europe en bénéficie via son PNA 2021-2030 animé par l’OFB. La Loutre fait aussi l’objet d’un PNA, animé par la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM), auquel l’OFB contribue par la fourniture de données alimentant la carte de répartition nationale.

Chat forestier (Philippe Massit, OFB)

Des suivis complémentaires via des analyses génétiques sont réalisés pour le Chat forestier (article dans Faune sauvage). Cela permet d'alimenter à la fois les données de répartition de l’espèce (Carmen) et d'apporter des informations quant au risque d’hybridation avec le Chat domestique. Depuis 2016, un programme d’études de la DR Paca-Corse de l'OFB se concentre sur les aspects génétiques (détermination de l’espèce/sous-espèce) et écologiques (suivis GPS d’individus) du chat en Corse.

Abondance ou densité : le recueil d'indices de présence comme socle d'information

Outre le suivi de l’aire de répartition, les données d'observations opportunistes de présence ont permis de construire les premières cartes d’abondance relative pour 6 espèces de mustélidés (article dans Faune sauvage).
Consulter sur le portail Carmen : la Belette, le Blaireau, la Fouine, l’Hermine, la Martre et le Putois.

Cartes nationales de l’indice d’abondance de l’Hermine et son évolution, par petite région agricole (OFB)

Indice ou information relative, abondance ou densité

Densité et abondance relèvent de la même information. Par contre ici la notion d’indice ou d'information « relative » est très importante : ce modèle ne permet pas d’avoir des estimations de densité ou d'abondance absolue (c’est-à-dire un nombre d’individus par unité de surface). Il produit un indice, compris entre 0 à 1.
Les résultats permettent de comparer les zones entre elles et de mettre en évidence des tendances d’évolution temporelle.

Disponibilité des données

La quantité de données collectées a chuté pour certaines espèces, au point de ne pouvoir les exploiter au sein des modèles ni même estimer la répartition, comme pour l'Hermine depuis 2012.
Depuis 2019, différents moyens sont mis en oeuvre afin d'y remédier, tel que le renforcement du réseau PMC ou le développement de nouveaux outils, dont une application de saisie des données.

Renard roux (Stéphane Beillard, OFB)

Conseils pour la gestion des espèces

Le réseau PMC s’attache à assurer le partage de connaissances acquises, en particulier en termes d’études et recherches menées par les équipes de recherche OFB et partenaires : impact des prélèvements sur le renard, influence du bocage sur les mésocarnivores, rôle de la faune sauvage dans l’épidémiologie de la tuberculose bovine chez les bovins...

Expertise technique et évaluation de la mise en œuvre des réglementations

Toutes ces connaissances acquises sur les espèces de PMC permettent aux agents de l’OFB d’apporter une expertise technique auprès des administrations et de contribuer au suivi de l’état de conservation de ces espèces.

Rapportages européens

Un travail d’évaluation de l’état de conservation est réalisé tous les 6 ans pour les espèces inscrites dans la Directive européenne Habitats-Faune-Flore et pour lesquelles la France s’est engagée à maintenir ou atteindre un état de conservation favorable de leurs populations.
En savoir plus sur le rapportage et les évaluations associées (INPN) et la synthèse du dernier réalisé (2013-2018)

Les rapportages espèces exotiques envahissantes répondent au Règlement européen relatif à la prévention de leur introduction et la gestion de leur propagation. Celui-ci demande aux États membres de rendre compte de l’évolution des populations des espèces concernées dans le but de les contrôler.

Listes rouges de l'UICN

L'évaluation de l’état de conservation des populations nécessaire à leur élaboration s’appuie sur les données et expertises réalisées grâce au réseau PMC à toutes les échelles de travail : mondiale, européenne, nationale et régionale.

Espèces susceptibles d’occasionner des dégâts (Esod)

Le ministère en charge de l’écologie définit les listes Esod tous les 3 ans par arrêté. Ces listes sont élaborées sur la base de dossiers départementaux émanant des commissions départementales de la Chasse et de la faune sauvage (CDCFS). Ces demandes de classement doivent être justifiées avec des données objectives des dégâts causés par ces espèces, ainsi que sur une analyse de l’état de leurs populations et leur capacité à supporter des prélèvements. L’OFB y apporte son expertise et en particulier sur le second volet, au niveau national et lors de l’élaboration de dossiers de demande aux niveaux départemental et régional.

Ressources : publications du réseau et articles

    • Petits méso carnivores et Castor - Flash info n°4

      • Lettre d’information des réseaux Petits méso carnivores et Castor

      Cette 4e lettre est la première sous le nouveau format de l’équipe coordonnant les 2 réseaux à l'OFB, rapprochés au sein de la thématique des espèces à enjeux. Elle présente le bilan des activités réalisées dont le suivi patrimonial des petits et moyens carnivores, du castor, et en lien avec les projets particuliers : l’étude des barrages de castor pour DAM-IT, la participation au PNA Loutre et l’animation du PNA Vison.

    Articles techniques