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Chat forestier (Felis silvestris silvestris)
Protégée sur le territoire
Soumise à réglementation
France hexagonale
Autres caractéristiques
Chat forestier
Poids
mâle : 5 kg
femelle : 3,5 kg
Hauteur au garrot : 35-40 cm
Longueur : mâle : 57-61 cm / femelle : 51 à 57 cm (avec queue de 30 cm environ)
Pelage : robe grise ou fauve claire légèrement rayée, queue épaisse annelée avec deux à quatre anneaux noirs complets et terminée par un manchon noir. Une bande dorsale noire unique et fine débutant au milieu du dos et s’arrêtant à la base de la queue. Quatre à cinq rayures noires allant du dessous de la tête jusqu’à la nuque.
Confusion possible : fréquente avec le chat domestique. L’indice crânien (longueur crâne/volume crâne) est plus faible chez le chat forestier.
Distinction mâle/femelle : la différence de poids entre la femelle et le mâle n’est pas visible à distance.
Distinction jeunes/adultes : poids, taille
Communication : grondement, miaulement, ronronnement et marques odorantes
Chat forestier (Philippe Massit)
Le milieu de vie typique du Chat forestier d'Europe est caractérisé par les grands massifs forestiers (feuillus et forêts mixtes) de plaine, de colline, de basse et de moyenne montagne.
L’habitat semble optimal quand les lisières des massifs forestiers sont associées à des prairies naturelles, des clairières avec taillis ou des territoires agricoles avec des cultures peu intensives.
Chat forestier (Philippe Massit)
Régime alimentaire : carnivore
Prédominance de petits rongeurs ou de lapins de garenne
Proies secondaires : oiseaux, amphibiens, lièvres
Reproduction : polygame
Maturité sexuelle : 9-10 mois
Rut : fin décembre à fin juin avec un pic de mi-janvier à fin février
Gestation : 68 jours en moyenne, une à deux portées par an (portée de remplacement)
Naissance : mars à mai, une portée par an de 3 à 4 jeunes par femelle
Taux de survie annuel (estimations issues des données de 22 sites en Europe, Bastianelli et al., 2021)
0,92 pour les femelles
0,84 pour les mâles
Longévité : 12 à 16 ans maximum (en captivité)
Chat forestier (Philippe Massit)
Comportement social : assez mal connu
Solitaire en général, plutôt nocturne mais également actif en fin de nuit et fin de journée, notamment à la belle saison
Territorialité : le territoire d’un mâle couvre celui d’une ou plusieurs femelles.
Domaine vital : espèce sédentaire
Le domaine vital du mâle qui peut varier de 280 à 1000 ha (selon les habitats et les ressources alimentaires disponibles) englobe ou chevauche le domaine d'une ou plusieurs femelles (130 à 270 ha).
Répartition géographique du Chat forestier (Portanier et al., 2022)
Répartition géographique du Chat forestier (Portanier et al., 2022)
Répartition
En France, il est présent dans le grand quart nord-est, dans le Massif central et dans l’ensemble des départements pyrénéens (Portanier et al. 2022).
En Europe, sa répartition est morcelée, alors qu’il occupait certainement une bonne partie de l’Europe, à l'exclusion de la Scandinavie, avec des prolongements en Asie mineure.
En Europe occidentale, il est présent dans le grand quart nord-est de la France, au Luxembourg, au sud de la Belgique, à l'ouest de l'Allemagne et en Suisse. En Europe centrale, il est présent depuis le sud de l'Allemagne et de la Pologne, jusqu’en Hongrie et en Roumanie et au sud, en Serbie et en Bulgarie. En Europe méridionale, la répartition est clairsemée avec des populations établies au Portugal et en Espagne, et avec des prolongements dans toute la chaîne des Pyrénées, sur son versant français. Une population existe en Italie centrale, en Grèce et en Sicile.
Une dynamique de recolonisation lente de l’espèce s’est mise en place, depuis une vingtaine d'année, en France et dans certains pays d’Europe. Ceci en lien probable avec l’augmentation des surfaces forestières et le statut de protection de l'espèce.
En France, l’aire de répartition s’étend depuis une quinzaine d’années vers le sud et l’ouest, depuis la zone de présence du nord-est de la France mais également au sud du Massif central en direction des Pyrénées (voir partie Observation, étude et gestion).
Chat de phénotype forestier s’éloignant d’un piège-à-poils, forêt domaniale de Jouy (OFB)
Études et recherches menées à l’OFB
Le suivi de l’évolution de la répartition et l’évaluation du statut de conservation du chat forestier est indissociable de l’étude de l’hybridation de cette espèce avec le chat domestique Felis silvestris catus. Seuls les analyses génétiques permettent de distinguer les chats forestiers des chats domestiques et des hybrides chats forestiers-chats domestiques. Les collectes de prélèvements se poursuivent dans les zones nouvellement colonisées, notamment en Occitanie et une étude est également en cours en Île-de-France.
La coordination est réalisée par le réseau Petits et mésocarnivores piloté par l'OFB.
Corse
Des travaux récents en génétique (par séquençage massif, en 2019) confirment que le chat forestier est absent de Corse (Portanier et al. 2023). L’identité spécifique de la population de chats vivant à l’état sauvage en Corse est en cours d’étude, en particulier sa proximité génétique avec Felis lybica, qui vit en Sardaigne.
Occitanie
L’OFB est un partenaire fort d'un programme d'études porté par Nature en Occitanie (NEO) visant à améliorer la connaissance de la présence du Chat forestier dans l’ensemble de l’Occitanie, et particulièrement dans la moitié sud (Tarn, Aude, Haute-Garonne, Gers, Ariège, P.O et Hautes-Pyrénées). Les objectifs sont de mieux connaître la population, son origine, ses connexion, sa génétique et l'hybridation, et évaluer les corridors écologiques ainsi que l’impact de l’A64 sur le Chat forestier.
Cette étude souligne la colonisation en cours dans l'Aveyron coté portion nord-est, en lien avec l'expansion du foyer de présence du quart nord-est de la France. Elle s’opère par l’Auvergne (Cantal), le Limousin (Corrèze) ou le Lot. Ces résultats relèvent le besoin de prospecter le nord-ouest de la Lozère (Aubrac et Margeride), où la colonisation est imminente ou effective.
L’OFB a lancé en 2022 une étude avec des partenaires locaux, suite à la mise en avant du besoin de réévaluer les limites de l’aire de répartition de l’espèce. Ses objectifs sont de documenter la présence dans la région, et d'estimer le degré d’hybridation avec le chat domestique, sur la base de données obtenues par des photographies couplées à des analyses génétiques.
Cette meilleure connaissance pourrait également permettre la mise en place d’actions de sensibilisation sur les enjeux de conservation, que sont les collisions routières et l’hybridation.
L'étude se focalise tout d'abord sur 6 secteurs en Seine-et-Marne, sélectionnés pour leur potentiel en termes d’habitats, d’observations passées et d’opportunités de prospection. Chacun est prospecté selon un protocole adapté de celui développé en Occitanie, basé sur des dispositifs couplant piège photo et piège-à-poils, relevés régulièrement au cours de la période de rut. Par la suite, les connaissances seront complétées sur les massifs seine-et-marnais et leurs continuités dans les autres départements plus à l’ouest (Essonne et Val-de-Marne).
Modifications de l’habitat (disparition des prairies naturelles, fragmentation et exploitation forestière)
Trafic routier
Propositions pour la gestion du chat forestier
Mieux comprendre les facteurs de l’habitat et des populations de chats (densités, dynamique des populations) qui influencent l’hybridation avec le chat domestique, pour proposer des mesures de conservation adaptées.
Devillard S., T. Jombart, F. Léger, D. Pontier, L. Say & S. Ruette. (2014). How reliable morphological and anatomical characters are to distinguish European wildcats, domestic cats, and their hybrids in France?Journal of Zoological Systematics and Evolutionary Research. 52(2):154-162.
Say L., S. Devillard, F. Léger, D. Pontier & S. Ruette (2012). Distribution and spatial genetic structure of European wildcat in France. Animal Conservation, 15: 18-27.
Germain E., Ruette S. & Poulle M.L. (2009). Likeness between the food habits of European wildcats, domestic cats and their hybrids in France. Mamm. Biol., 74: 412-417.
O'Brien J., S. Devillard, L. Say, H. Vanhomme, F. Léger, S. Ruette & D. Pontier (2009). Preserving genetic integrity in a hybridising world: are European Wilcats (Felis silvestris silvestris) in eastern France distinct from sympatric feral domestic cats?Biodiversity and Conservation, 18: 2351-2360.