La pêche maritime professionnelle est une des pressions importantes qui s’exercent sur la biodiversité marine, tout en participant à l'enjeu de souveraineté alimentaire. Dans le cadre des coopérations menées avec les professionnels, de nombreux travaux font avancer les connaissances autours de ces impacts et fournissent des éléments techniques afin de les prévenir ou limiter via l'adaptation des pratiques. Informations sur les coopérations et dispositifs existants, retours d'expériences, études ou supports de formations... abordent différentes thématiques ou espèces.
Le constat : accompagner pour réduire les pressions encore trop fortes sur la biodiversité marine
Comme le soulignent les experts de l’IPBES, cette activité impacte les espèces exploitées de manière directe mais aussi indirectement les espèces protégées (captures accidentelles) et les habitats sensibles.
Ces pressions s'ajoutent aux autres facteurs : changement climatique, pollutions, dégradation des habitats... L'enjeu est majeur.
Les pêcheurs maritimes professionnels sont aussi des sentinelles de nos océans, et les témoins privilégiés de l’évolution des milieux marins.
Des mesures sont prises à plusieurs échelles, et l’Office français la biodiversité (OFB) coopère à différents niveaux avec les organisations professionnelles représentant les pêcheurs (comités des pêches et organisations de producteurs) pour accompagner la durabilité des pêcheries, pour cela nous soutenons, menons, valorisons ou accompagnons des projets.
(Comité national des pêches maritimes et des élevages marins - CNPMEM)
Solupêche, une plateforme web pour trouver les outils
Trouver les outils pour améliorer les interactions entre la pêche et les habitats et espèces sensibles
est l’objectif de Solupêche. À destination des marins pêcheurs professionnels, elle présente :
- les dispositifs opérationnels ou en recherche et développement,
- les stratégies de pêche, permettant de réduire l’impact des engins de pêche sur les habitats et espèces protégées.
Gestion spatio-temporelle, dispositifs techniques, sensibilisation, gouvernance : les ressources socles
Dans le cadre du partenariat avec le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM), l’OFB met à disposition des professionnels les expériences ou projets réussis concernant la pêche et la biodiversité marine.
Études scientifiques, vidéos, supports de formation : des compléments thématiques
Les effets du changement climatique sur les pêcheries (webinaire)
Organisé en 2021 par le CNPMEM et l’OFB, avec l’appui des experts scientifiques de l’Ifremer et d’Agrocampus Ouest, ce webinaire aborde le constat de l’effet du changement climatique sur les écosystèmes ainsi que les conséquences possibles sur les pêcheries. Les possibilités d'adaptation et anticipation ont été également largement débattues.
Les analyses de risque
Mieux comprendre les deux méthodes nationales d'analyses de risque pêche (ARP)
L'OFB et le CNPMEM ont produit une capsule pédagogique de 4 minutes, afin de mieux appréhender les deux méthodes nationales relatives aux analyses de risque des activités de pêche professionnelle de porter atteinte aux objectifs de conservation des sites Natura 2000, dites "analyses de risque pêche" (ARP).
Elle décrit les méthodes d’analyse respectives pour les habitats, et les espèces d’intérêt communautaire.
Durée : 4 min 14 sec
Vidéo Vimeo [Les méthodes relatives aux analyses de risques des activités de pêche professionnelle]Intervenant 1 Vincent Toison, chargé de mission Natura 2000 (OFB)
Les principales activités qui se déroulent dans un site Natura 2000 vont être concernées par une évaluation d'incidence.
C'est le cas des activités portuaires, des manifestations sportives ou des aménagements maritimes.
Ces évaluations d'incidence visent à éviter ou réduire ce risque sur les habitats et les espèces d'intérêt communautaire.
Dans le cas des activités pêche maritime, on réalise une analyse de risque à l'échelle de la flotille et on évite ainsi de devoir réaliser une évaluation d'incidence pour chaque navire.
Pour les habitats, c'est assez simple.
On réalise une superposition entre les cartographies de distribution des navires de pêche et les cartographies des habitats marins.
On identifie ainsi les secteurs où un engin va être en interaction avec un habitat et on se reporte aux matrices de risque qui identifient pour chaque engin et chaque habitat, le niveau d'interaction et le risque de dégradation.
Dans le cas où un risque est identifié, le comité de pilotage Natura 2000 concluera à un niveau de risque fort ou moyen et proposera des mesures réglementaires qui visent à éviter ou réduire ce risque de dégradation.
Pour les espèces, on va réaliser les analyses à l'échelle des façades maritimes pour prendre en compte la mobilité de ces espèces.
La première étape va être de réaliser une synthèse bibliographique pour identifier pour chaque engin et chaque espèce si cet engin est susceptible de capturer cette espèce ou non.
Dans le cas où un risque nul ou faible est identifié, l'analyse s'arrête ici et on conclut à l'absence de risque.
Pour les autres espèces, l'analyse se poursuit. Comme pour les habitats, on va superposer des données de répartition des espèces et les données de répartition des navires de pêche pour identifier les secteurs où un engin est le plus susceptible d'entrer en intéraction avec une espèce.
Une fois que les cartes individuelles ont été réalisées, on va cumuler pour un engin donné, l'ensemble des cartes qui sont produites pour chacune des espèces avec lequel cet engin rentre en interaction. On obtient ainsi des secteurs à risque pour un engin donné.
Les étapes suivantes vont être d'affiner le niveau de risque réel à l'échelle de chacun de ces secteurs à risque.
On va acquérir de la donnée précise sur les niveaux d'interactions réels, soit par des enquêtes auprès des patrons pêcheur, soit via l'embarquement d'observateurs ou en installant des caméras à bord des navires.
Si le risque est identifié, le comité de pilotage concluera à un niveau de risque et devra, comme pour les habitats, proposer des mesures réglementaires.
L'OFB et la profession mènent actuellement des projets pour identifier des dispositifs de réduction ou des bonnes pratiques qui soient les plus efficaces possibles pour réduire ces risques de capture.
Les professionnels dépendent d'un milieu en bonne santé et les analyses de risque sont un bon outil pour réduire ou éviter les pressions sur les habitats et donc leur garantir un milieu qui soit sain et productif.
Par ailleurs, l'absence d'analyse de risque constitue un risque juridique pour la profession.
Plusieurs arrêtés d'autorisation de pêche ont été ainsi annulés par des tribunaux administratifs et la Commission Européenne a ouvert un contentieux contre la France pour l'absence d'analyse de risque.
C'est dans ce cadre que le gouvernement s'est engagé à réaliser l'ensemble des analyses d'ici fin 2026 et à prendre l'ensemble des mesures réglementaires qui en découlent d'ici fin 2027.
Captures accidentelles (oiseaux et mammifères marins)
Informations sur les captures accidentelles d'oiseaux marins dans les eaux françaises métropolitaines par les navires français. Analyse qualitative et apport des données d'embarquement d'observateurs à bord des navires de pêche professionnelle maritime - programme OBSMER 2017-2021. OFB, 32p (2022)
Sensibilisation, formation et étude des perceptions
Coopération entre l’OFB et les organisations professionnelles à différentes échelles
Au niveau national
Elle se place dans le cadre d’un partenariat initié depuis plusieurs années avec le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM).
Les façades maritimes
Des projets de coopération entre délégation de façade et comités régionaux des pêches portent notamment sur la réalisation d’analyse de risque de dégradation des habitats et espèces vis-à-vis des activités de pêche et la mise en gestion des sites Natura 2000.
> Exemple : programme Ghost Med pour lutter contre la problématique des engins de pêche perdus.
Au sein de l’ensemble des aires marines protégées
De manière générale, les marins pêcheurs professionnels occupent une place privilégiée dans les organes de gouvernance pour assurer une prise en compte adaptée de leurs enjeux et contribuer à la préservation des espaces protégés.
Dans les parcs naturels marins
La coopération permet de mener des projets locaux de connaissance sur les pêcheries, sur leurs interactions avec les milieux ou encore valoriser certaines pratiques.
> Exemple : charte Pêcheurs partenaires 2021-2025 » au sein du Parc naturel marin d’Iroise signée entre pêcheurs volontaires, Comité départemental des pêches et Parc naturel marin d’Iroise
Consulter : les pages sur la pêche professionnelle des différents Parc naturels marins (PNM)