Crédit photo : Office français de la biodiversité
Du 8 au 16 octobre 2025, les inspecteurs de l’environnement de Mayotte, renforcés par la brigade mobile d’intervention, ont conduit une opération devenue prioritaire visant à prévenir la destruction des habitats naturels par les feux.
Dans un contexte marqué par des tensions locales, une forte pression migratoire et des risques d’actions hostiles, cette mission de police de l’environnement a permis d’assurer une présence soutenue sur le terrain et de sécuriser les zones naturelles vulnérables.
Un enjeu écologique majeur
Les incendies et la culture sur brûlis constituent une pression majeure sur les milieux naturels mahorais. Ces pratiques entraînent la destruction d’habitats d’espèces endémiques, favorisent la perte de biodiversité et provoquent une dégradation rapide des sols : érosion, perte de matière organique, diminution de la fertilité et affaiblissement de la capacité de rétention en eau.
En favorisant le lessivage et le ruissellement, les feux contribuent aussi à la dégradation des ravines et à l’augmentation des sédiments dans le lagon, impactant coraux et herbiers. Répétés, ils réduisent la capacité de régénération naturelle des milieux, fragilisent les îlots de forêt relictuelle et diminuent la résilience écologique face au changement climatique.
À Mayotte, la lutte contre les feux est donc essentielle pour préserver la biodiversité, maintenir les sols vivants et protéger les ressources naturelles de l’île.
Engagement opérationnel exemplaire
Malgré des conditions physiques particulièrement exigeantes — terrain escarpé, végétation dense, chaleur marquée — les agents ont assuré un contrôle continu des secteurs sensibles.
Ils ont parcouru plus de 116 km et 4 750 m de dénivelé en 7 jours, permettant de détecter et prévenir efficacement les tentatives d’allumage de feux illégaux. Cette mobilisation intensive, alliée à une capacité de réaction rapide, a joué un rôle déterminant pour la protection des milieux naturels.
Cette opération se solde par un résultat très positif pour le service départemental avec 49 procédures réalisées dont 33 PVE et 13 arrestations.
Ce bilan confirme la capacité d’action et la réactivité des équipes, tout en mettant en lumière des pistes d’amélioration opérationnelle, notamment en matière de sécurisation de l’escorte des personnes interpellées en milieu naturel.
