Des « gardiens » pour suivre les écosystèmes qui subissent les impacts de l’orpaillage illégal

  • Mobilisation des acteurs & des citoyens
  • Pollutions & contaminants

Guyane

Photo du fleuve Maroni en Guyane

Photo du fleuve Maroni en Guyane. Crédit photo : Arnaud Anselin / Parc amazonien de Guyane

Dans le cadre d’un projet co-construit avec les autorités locales et piloté par le WWF Guyane, 4 habitants du Haut-Maroni ont été formés à l’usage d’outils de suivi et de collecte de données pour surveiller l’état de la biodiversité locale, menacée par l’orpaillage illégal.

Des milieux contaminés au mercure

En Guyane, l’orpaillage illégal génère des conséquences environnementales, sanitaires et sociales multiples.
Pour extraire l’or, les orpailleurs détruisent la forêt (environ 500 ha par an) et les cours d’eau en y relarguant de grandes quantités de sédiments. Ils contaminent également le milieu avec le mercure utilisé pour amalgamer les paillettes d’or. L’utilisation de cette technique est interdite en France depuis 2006 mais il est très facile de s’approvisionner dans les comptoirs situés le long du Maroni, côté Suriname.
En conséquence, les populations locales qui consomment quotidiennement du poisson sont victimes de ces pollutions, tout comme les espèces aquatiques, à l’image de la Loutre géante (Pteronura brasiliensis), espèce au sommet de la chaîne alimentaire.

À l’ouest de la Guyane, les villages du Haut-Maroni subissent de plein fouet les effets de cette exploitation illégale. Selon l’association Wild Legal, des prélèvements réalisés en 2024 sur la communauté amérindienne Wayana indiquent des taux de contamination 10 fois supérieurs aux normes sanitaires.

Quatre gardiens du Haut-Maroni

Pour conforter la mobilisation locale contre ce fléau, l’initiative « Gardiens du Haut-Maroni » a été mise en place en 2024, dans le cadre d’un projet coordonné par le WWF Guyane avec l’appui financier de l’Office français de la biodiversité et de la fondation Anyama.

Concrètement, ce projet a pour objectif de mettre en place un réseau de personnes relais, chargées de veiller sur leur territoire et de collecter des données pertinentes et transparentes à destination des acteurs impliqués dans la lutte contre l’orpaillage illégal. Les données récoltées permettront d’alerter le public et de renforcer le plaidoyer contre cette activité auprès des décideurs. Dans ce cadre, 4 habitants de la communauté amérindienne Wayana se sont portés volontaires et ont été formés à l’utilisation de pièges photographiques, d’outils de mesure et à la cartographie. Les 4 gardiens et gardiennes ont ainsi eu l’occasion de s’initier à une activité professionnelle en lien avec l’environnement, en s’appropriant les méthodologies, connaissances et enjeux de conservation écologique de leur territoire.
Ces formations ont été assurées par l’OFB, l’Office de l’eau de Guyane et le WWF.

Pour évaluer les effets des actions mises en place, un bilan intermédiaire sera réalisé en mars 2025.

Preuve de son bien-fondé, le projet « Gardiens du Haut-Maroni » a été lauréat du prix 2024 « Living With Rivers », décerné par l'Initiative pour l’Avenir des Grands Fleuves.

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