Le lynx boréal (Lynx lynx) est le seul grand félin sauvage présent en France hexagonale, présent dans 3 massifs de l’est de la France : les Vosges, le Jura et les Alpes. Cette espèce menacée est strictement protégée en Europe. Le réseau Loup-lynx assure la surveillance de la population afin d'obtenir des informations scientifiques fiables et robustes concernant la répartition et les densités sur le territoire, ainsi que leurs évolutions.

Très discrets, les lynx vivent en faible densité sur de grands territoires, solitaires en dehors des périodes de reproduction, et donc rarement observés en direct. 

Les informations de référence

    • Expertise scientifique collective sur la viabilité des populations de lynx boréal en France

      • Ouvrage
      • Rapport d'étude & expertise

      Le Lynx boréal est une espèce protégée et menacée d'extinction bénéficiant de mesures de protections. Sur demande du ministère en charge l'écologie, le MNHN et l’OFB ont piloté cette expertise scientifique collective portant sur la viabilité à terme du lynx boréal en France et l’impact potentiel d’un renforcement. Les travaux identifient des obstacles à la conservation de la population française et européenne occidentale, et indique des recommandations concrètes d'action.

    • Étude portant sur les conditions de réussite préalables à la décision de recours à une opération de renforcement de population du lynx boréal en France

      • Rapport d'étude & expertise

      Cette étude identifie et décline de manière opérationnelle les conditions de réussite techniques, réglementaires et sociales de toute opération de translocation visant au maintien ou à l’amélioration de la viabilité de la population de lynx boréal en France. Elle précise les principes à suivre et les éléments à inclure dans l’élaboration, la préparation, la mise en œuvre et le suivi de tout projet.

    • Lynx flash info - n°12

      • Lynx flash info - Lettre d'information du réseau Loup-lynx

      La population française de Lynx boréal (Lynx lynx) est suivie notamment au travers de l’évolution de la surface occupée sur le territoire national. L’évaluation de son aire de présence est réalisée annuellement grâce aux indices collectés par le réseau Loup-lynx, ainsi qu'aux données provenant des constats de dommages sur les troupeaux domestiques. Ce bilan porte sur trois années biologiques (2021, 2022 et 2023). Les résultats montrent une extension de l'aire de présence régulière.

    Étude et suivi du lynx : les méthodes et projets menés

    Les méthodes et techniques

    Des projets pour mieux comprendre les facteurs d'influence

    Gestion liée à un prédateur : de la protection des troupeaux au constat et l'indemnisation associée

    Le Lynx boréal est un carnivore strict qui consomme prioritairement des proies sauvages. Toutefois des prédations sur les troupeaux domestiques sont parfois constatées, entraînant des procédures spécifiques de constatation et d'indemnisation, ainsi que de dérogation potentielle au statut d'espèce protégée.

    Une prédation ciblée et à un niveau maîtrisé

    Prédation d’un lynx sur un ovin (appareil automatique, 2017, OFB 39)

    Des prédations sur les troupeaux domestiques de petits ruminants sont constatées, mais restent relativement rares. Les taux de déprédation les plus élevés sont observés en Scandinavie dans des zones où les rennes semi-domestiques et les moutons sont en élevage extensif, sans gardiennage, dans des habitats forestiers et en montagne, et où les proies sauvages sont en faibles densités. Dans les massifs des Alpes et du Jura, les prédations concernent quasi-exclusivement des moutons et des chèvres. La majorité des prédations se concentrent sur des exploitations qui combinent des facteurs de risque plus élevés (proximité de la forêt, protection des troupeaux absente ou inadaptée, spécialisation de certains lynx sur les proies domestiques).

    La protection des troupeaux 

    Elle passe par diverses mesures : installation de parcs électrifiés, achat de chiens de protection, gardiennage. Le niveau des aides, octroyées par l'État, dépend du niveau de prédation constaté sur les élevages.

    Un cadre dérogatoire au statut d’espèce protégée

    Un protocole dérogatoire conduisant au prélèvement d’un lynx dans des conditions de prédation importante a été défini en 2001 (voir bulletin du réseau n°8), et prévoyait des mesures d’intervention graduelles (de la simple indemnisation financière, à la mise en œuvre de mesures de réduction du risque d’attaque, puis aux conditions d’enlèvement de l’animal).
    9 lynx ont été légalement piégés de 1989 à 1999, dont 3 capturés vivant et transférés en zoo. La dernière capture et euthanasie date de 2006.

    Constats et indemnisations

    Lorsqu’un éleveur subit une attaque et qu’un animal domestique a été blessé ou tué par un prédateur, l’éleveur doit procéder à une déclaration d’attaque auprès des services de la direction départementale des Territoires (DDT).
    À l’issue de cette déclaration, un constat d’attaque sera réalisé in situ par un agent habilité. Ce relevé d’informations est réalisé par un agent de l’OFB ou des espaces naturels qui vient constater les éléments techniques disponibles (morsures, consommation…).
    La décision d’indemniser une attaque relève ensuite de l’instruction technique et administrative du constat de dommage par les services de l’État. Le constat est donc transmis à la DDT qui procède à l’instruction du dossier et déclenche l’indemnisation du dommage si la prédation du lynx n’est pas exclue.
    Les dommages aux troupeaux domestiques imputables au lynx font l’objet d’une procédure d’indemnisation encadrée par un décret et un arrêté ministériel publiés en juillet 2019. Ils harmonisent les barèmes et révisent les conditions d’indemnisation des attaques des trois carnivores (le loup, l’ours et le lynx).
    Les prédations attribuées au lynx sont indemnisées au même titre que celles du loup ou de l’ours. Sauf exception, à compter de la 5ème attaque sur une période de 2 ans, l’indemnisation est subordonnée à la mise en place de moyens de protection.
    Sur les 20 dernières années en France, les tendances sont relativement stables avec en moyenne 140 animaux par an (correspondant à 90 attaques par an) qui sont indemnisés au titre du lynx.

    Aller plus loin : page de la Dreal Auvergne-Rhône-Alpes dédiée à l’indemnisation des dommages