J-7 avant le One Ocean Summit

"One Ocean Summit", le premier sommet international consacré à la préservation de l’océan, aura lieu à Brest du 9 au 11 février 2022.
Michel Peltier, délégué Mer et littoral de l’Office français de la biodiversité (OFB) explique l'importance de ce sommet et l'implication de l'OFB.

Pourquoi un "One Ocean Summit" ?

Lors du congrès mondial de la nature à Marseille en septembre dernier, le président de la République a annoncé l'organisation en France d'un sommet du type "One Planet" consacré à l'océan, le "One Ocean Summit". La France invite ainsi la communauté internationale à prendre de nouveaux engagements en faveur de la protection de l'océan, à la transition écologique des activités maritimes pour réduire au maximum leurs impacts sur la biodiversité marine.
L'océan suscite de plus en plus l'attention car il est maintenant établi que l'océan et sa biodiversité rendent des services inestimables à la planète et à l'humanité (essentiel à la régulation du climat et le milieu naturel le plus important de notre planète) et qu'il est soumis à des pressions de plus en plus nombreuses et fortes.

Les Nations Unies ont adopté en 2015 l'agenda 2030 qui regroupent 17 objectifs de développement durable (ODD) dont l'un, l'ODD 14, est spécifique à l'océan (d'autres ODD concernent aussi l'océan). Le One Ocean Summit s'inscrit dans cette dynamique et constitue un jalon ou une étape vers l'atteinte de l'ODD océan (la prochaine convention sur l'ODD 14 se tiendra à Lisbonne en juin prochain).

Le One Ocean Summit doit aussi permettre de réaffirmer que l'océan est un bien commun et qu'il nécessite, de ce fait, une gouvernance adaptée. L'objectif du sommet est donc aussi de faire progresser certaines négociations qui sont en cours (comme les négociations sur la protection de la biodiversité de la haute mer - Biodiversity of areas beyond national jurisdiction) et de s'entendre sur de nouvelles perspectives (projet de convention sur le plastique, le bruit...).

Concrètement, les chefs d'Etat devraient annoncer des engagement sur 10 thématiques, qui seront traitées par des experts dans des ateliers :

• la gouvernance de l'océan,
• le tourisme maritime,
• l'océan polaire,
• la protection de l'océan,
• la Méditerranée,
• la science océanique,
• les ressources marines,
• la finance bleue,
• l'éducation et la sensibilisation,
• l'Europe de la mer.

Pourquoi Brest accueille-t-elle cet événement ?

Brest a candidaté pour recevoir le sommet car c'est la capitale française des océans. Dans les arguments en faveur de la pointe Bretagne, la présence du premier parc naturel marin (le Parc naturel marin d'Iroise) créé en France a été déterminante.
Reconnaissons que Brest et sa région ont de nombreux autres atouts : des organismes de recherche reconnus (Ifremer, UBO, la station CNRS de Roscoff, la station du MNHN de Concarneau, l'Institut polaire Paul-Emile Victor, le SHOM, le CEDRE..), de nombreuses entreprises du secteur maritime, un pôle de compétitivité "mer", un campus mondial de la mer et des centres de culture scientifiques comme Océanopolis. Et surtout, de nombreux acteurs locaux ont su se mobiliser et organiser autour du sommet de nombreuses manifestations pour valoriser le tissu maritime local et pour permettre au public de suivre et comprendre les enjeux du sommet. Un village du One Ocean Summit sera ouvert à tous les publics à Océanopolis.

Quel y sera le rôle de l'Office français de la biodiversité ?

L'OFB a été associé par l'équipe du One Ocean Summit pour monter l'atelier officiel "what and whom to protect" : il s'agit essentiellement d'appeler à l'action sur la protection de l'océan. L'objectif est, notamment, de consolider le réseau mondial des aires marines protégées (que les États s'engagent sur 30 % d'aires marines protégées à l'horizon 2030) et de s'assurer que ces aires marines protégées soient efficaces et profitables notamment aux communautés côtières.
Il reste encore à convaincre au niveau mondial de l'utilité de cet outil pour la protection et la gestion des enjeux de biodiversité ; ce sera l'occasion pour la France de présenter la stratégie nationale pour les aires protégées lancée en 2021 et de vérifier la réalisation de nos propres engagements.

L'Office français de la biodiversité participera à l'atelier sur la Méditerranée où notre action en faveur de la protection de l'habitat de posidonie sera présentée. Nous intervenons aussi en relation avec l'Institut français de la mer (Ifremer) pour promouvoir la notion d'océan, bien commun de l'humanité. Nous interviendrons dans l'atelier Éducation, pour présenter les aires marines éducatives. Le Parc naturel marin d'Iroise et le programme LIFE MarHa dédié à la protection des habitats marins européens Natura 2000 présenteront leur activité sur le plateau télé du sommet.

Nous avons également fait venir l'exposition AMER, du Collectif Argos qui sera visible en gare de Brest et sur la balade du Moulin Blanc proche d'Océanopolis sur le thème de l'accaparement de l'océan.

Enfin, nous organisons, avec nos partenaires, deux grandes conférences ouvertes au grand public, l'une sur la force des images comme levier de la connaissance, de la protection et de  la mobilisation, l'autre sur les enjeux de protection de la biodiversité en haute mer et nos initiatives en matières d'aires marines protégées en haute mer (au-delà des zones sous juridiction des États).