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L'Office français de la biodiversité en Polynésie française
Présentation
En Polynésie française, le statut d’autonomie confère au territoire les compétences relatives à la protection de l’environnement, à l’exploitation des ressources naturelles, à la transition écologique, à l’éducation au développement durable, et à tout autre usage ou secteur exploitant ou valorisant les ressources naturelles et la biodiversité.
Implantée depuis 2007 en tant qu’Agence des aires marines protégées, l’antenne polynésienne devient en 2020 la délégation territoriale de l’Office français de la biodiversité. Celle-ci est rattachée à la Direction des Outre-mer de l’OFB et regroupe 5 agents qui portent l’ensemble des missions de l’établissement à l’échelle du territoire.
Le travail de la délégation territoriale repose sur un partenariat fort avec le gouvernement local, communément appelé le Pays, ainsi qu'avec ses différents services. C’est ce partenariat qui permet à l’OFB d’exercer ses missions d’appui à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de la connaissance, la préservation, la gestion et la restauration de la biodiversité des milieux terrestres, aquatiques et marins. La délégation territoriale accompagne également l'éducation au développement durable et relaie la politique nationale de lutte contre le changement climatique. Elle travaille également en étroite collaboration avec les acteurs de la recherche, les associations et autres partenaires de la société civile du territoire.
En vertu de la convention de partenariat signée le 10 janvier 2020 entre l’OFB et la Polynésie française (en cours de renouvellement pour la période 2025-2029), la collaboration s’articule autour de 2 axes prioritaires :
Améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement et assurer la continuité écologique des milieux aquatiques
Préserver et valoriser la biodiversité et le patrimoine naturel polynésien.
Carte des implantations de l'OFB en Polynésie française
Missions et priorités d'action
En Polynésie française, le statut d’autonomie confère au territoire les compétences relatives à la protection de l’environnement. En tant que partenaire majeur, la délégation territoriale appuie la mise en œuvre des politiques publiques locales qui s’inscrivent dans le champ des 5 grandes missions de l’OFB.
Missions
En Polynésie française, les missions de police de l’environnement n’entrent pas dans les prérogatives de la délégation territoriale de l’OFB. Celle-ci est néanmoins susceptible d’apporter un appui au Pays dans la structuration de sa police de l’environnement avec notamment des enjeux identifiés sur la mise en place d’une police de l’eau dans le cadre de la politique de l’eau à l'horizon 2030, adoptée par la Polynésie française.
L’OFB accompagne le Pays dans l’élaboration et la mise en œuvre de plans de gestion d’espaces naturels en Polynésie française. Ainsi, la délégation apporte un appui technique et financier à la réalisation d’actions prévues au plan de gestion de l’Aire Marine Gérée Tainui Atea (45% de la ZEE française), plan de gestion révisé en 2023 sous l’impulsion et la coordination de l’OFB. Dans le cadre de l’inscription de Te Henua Enata – Les îles Marquises au patrimoine mondial de l’UNESCO, la délégation s’est pleinement mobilisée dans les travaux d’élaboration du plan de gestion du bien, en apportant son expertise technique et méthodologique aux services du Pays et en lien avec les acteurs territoriaux. Sa mobilisation se poursuit désormais dans le cadre d’un appui à la gestion du bien officiellement inscrit en juillet 2024.
La délégation territoriale de l’OFB en Polynésie française intervient en appui à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques publiques environnementales selon les besoins exprimés par le gouvernement de la Polynésie française et ses différents services. La délégation accompagne notamment la Direction de l’environnement de Polynésie française (DIREN) dans la déclinaison de sa politique de l’eau et favorise les initiatives relatives à la préservation et la restauration de la continuité écologique des milieux aquatiques. Des enjeux ont par ailleurs été identifiés pour appuyer le Pays dans la structuration de sa stratégie territoriale en matière de biodiversité et d’aires protégées.
Selon les besoins exprimés par les acteurs du Pays en matière d’acquisition de connaissances ou d’expertises scientifiques en appui à la gestion de la biodiversité, l’OFB accompagne le Pays par un appui technique et financier à certains projets à caractère scientifique pour la gestion durable des ressources et des écosystèmes. Sur la période 2020-2025, un peu plus d’une dizaine de projets de connaissance au bénéfice de la préservation de la biodiversité notamment marine ont été soutenus en Polynésie française. La délégation territoriale participe également aux réflexions sur la recherche scientifique en Polynésie française et contribue à sa valorisation. Elle est notamment partenaire du consortium "Recherche Enseignement Supérieur Innovation pour la POLynésie" (RESIPOL).
Parce que l’implication de tous est nécessaire pour protéger la biodiversité, les agents de la délégation territoriale contribuent régulièrement à des actions de sensibilisation auprès de l’ensemble des acteurs de Polynésie française, notamment lors d’évènements organisés par le Pays, l’Etat ou les acteurs de la biodiversité.
La délégation de Polynésie contribue activement à la mobilisation des acteurs locaux autour des enjeux de biodiversité en particulier à travers la déclinaison sur le territoire des appels à projets ou appels à manifestation d’intérêt qui concordent avec les enjeux identifiés en Polynésie française : programmes annuels Terres et Mers Ultramarines (Te Me Um), Atlas de Biodiversité Communale (ABC) ou appels à projets thématiques (ex. ReCoREA, MobBiodiv’, Mission Nature, etc.). Dans ce cadre, la délégation participe à l’élaboration des termes de référence des appels à projets nationaux, les diffuse localement, accompagne les acteurs locaux dans la conception de leur projet, anime les comités locaux d’instruction et enfin assure le suivi et la valorisation des projets lauréats. Près de 50 projets de préservation ou restauration de la biodiversité ont été mis en œuvre en Polynésie française à travers ces outils sur la période 2020-2025.
Dans les sociétés traditionnelles polynésiennes, il existe un lien très fort entre la nature et la culture. Ces deux concepts sont intimement liés et indissociables. Ce lien est tel qu’autrefois le terme nature n’existait pas dans les langues polynésiennes.
L’opposition entre les notions de « Nature » et de « Culture », théorisée en Europe par les philosophes des Lumières au XVIIIe siècle, est un concept fort éloigné de la vision océanienne, dans laquelle un lien intrinsèque unit dans un même monde la culture et la nature, l’esprit et le corps, le visible et l’invisible, l’espace des vivants et celui des ancêtres. L’humain y est fondamentalement lié à sa terre insulaire et il n’est qu’un élément d’un tout vivant, formé par les pierres, les arbres, les animaux et les éléments qui les entourent.
De cette vision ont découlé des modes de gestion des ressources diversifiés et respectés, notamment via la peur de la sanction des dieux et la présence du sacré sur l’environnement. Certaines pratiques sont toujours utilisées aujourd’hui dans des domaines comme la pêche avec les Rahui.
Photo d'un tiki, représentation humaine sculptée dans de la pierre. Crédit photo : Erwann Moreau
Bien que certains savoirs et croyances traditionnels aient été perdus au cours du temps, ce lien nature-culture reste prépondérant et le patrimoine culturel demeure riche et diversifié. C’est dans cet esprit d’ancrage culturel que la biodiversité est aujourd’hui considérée, et que les équipes de l’OFB mènent leurs actions aux côtés des services de la Polynésie française, dans une approche intégrée et respectueuse des spécificités locales.
Ce lien fondamental entre culture et nature est désormais reconnu à l’échelle internationale à travers deux inscriptions au patrimoine mondial :
Taputapuātea, inscrit en 2017 en tant que paysage culturel terrestre et marin sur l’île de Raiatea, constitue un foyer ancestral de la culture polynésienne.
Te Henua Enata– les îles Marquises, inscrit en 2024 comme bien mixte naturel et culturel, couronne un travail de longue haleine engagé localement dès 1996, et illustre à lui seul ce lien intrinsèque entre culture et nature.
Conformément aux exigences de l’UNESCO, chaque bien inscrit doit être doté d’un plan de gestion garantissant sa préservation et sa mise en valeur. L’OFB a été sollicité à partir de 2021 pour accompagner l’élaboration du plan de gestion du bien marquisien, spécifiquement sur le volet naturel, en apportant son expertise en matière de conservation et de gestion des écosystèmes. Fort de cette expérience, l’OFB a également été mobilisé en 2023 pour accompagner techniquement la révision du plan de gestion de Taputapuātea – sur les enjeux naturels – sur sollicitation des services du Pays.
Ce lien entre nature et culture se transmet aussi à travers l’éducation à l’environnement notamment dans le cadre du dispositif des aires éducatives qui permet aux élèves de se reconnecter à leur patrimoine naturel et culturel local en devenant gestionnaire d’un espace naturel proche de leur école. Ce concept né aux Marquises est historiquement soutenu par l’OFB en Polynésie française et s’est aujourd’hui déployé dans tous les territoires français.
Situés au milieu de l’océan Pacifique, les 5 archipels de la Polynésie française sont composés d’îles de types différents s : d’une part des îles hautes, volcaniques et montagneuses, avec des vallées et des rivières ; d’autre part des atolls, des îles basses formées par un anneau récifal corallien qui entoure un lagon central.
Ces différents types d’îles présentent des contraintes spécifiques en termes d’accès à la ressource en eau. Là où les îles hautes peuvent capter l’eau des sources, des rivières ou encore des sous-sols, les atolls dépendent principalement de l’eau de pluie et de la présence ou non d’une lentille d’eau douce souterraine.
La faible performance des dispositifs d’eau potable et d’assainissement affecte la ressource en eau et les milieux naturels, en particulier les rivières, les embouchures et les lagons. Par le biais du dispositif de solidarité interbassins (SIB) l’OFB finance la réalisation d’études, de schémas directeurs d’alimentation en eau potable et d’assainissement des eaux usées, de travaux d’infrastructures et d’équipements collectifs publics d’assainissement et d’alimentation en eau potable : stations d’épuration, émissaires de rejet, réseaux d’alimentation en eau potable, forages, etc.
Photo de travaux de rénovation de conduites d'eau potable. Crédit photo : L. Dautreppe
L’OFB via ce dispositif accompagne aujourd’hui le Pays dans la mise en œuvre de sa politique sectorielle de l’eau à l’horizon 2030 à travers le financement, en appui aux communes, d’études ou de projets d’infrastructures et d’équipements structurants (réseaux d’assainissement collectifs, rénovation ou mise en place de réseaux d’adduction en eau potable). L’OFB a également apporté un soutien technique au Pays dans le cadre de sa politique sectorielle de l’eau pour la réalisation du schéma territorial de gestion de l’eau (STGE) des Tuamotu ou encore par la conduite d’un projet de connaissance et de suivi des têtes de bassin versant (étude, formation et développement de protocoles de suivi du fonctionnement des cours d’eau de l’île de Tahiti (Papeno’o, Punaru’u, Teahupo’o), Raiatea (Faaroa), Hiva Oa et Nuku Hiva).
Située dans le Pacifique sud à plus de 5 500 km des côtes continentales les plus proches, la Polynésie française est composée de 118 îles réparties sur une vaste surface équivalente à celle de l’Europe. Cette insularité exceptionnelle explique en partie la faible diversité d’espèce observée en Polynésie française et notamment la sous-représentation ou l’absence de certains taxons en particulier sur les milieux terrestres (seulement 10 espèces de vertébrés indigènes et aucun batracien par exemple).
Cet isolement extrême ainsi que la grande diversité géomorphologique de ses îles ont en revanche favorisé l’apparition de nombreuses espèces endémiques. Ces espèces, qui occupent le plus souvent des territoires très restreints sont particulièrement vulnérables en particulier face aux espèces exotiques envahissantes (EEE) et à la destruction des habitats naturels.
Biodiversité terrestre
À ce jour, la Polynésie française recense 8 555 espèces animales et 638 espèces végétales dont plus de 2 600 sont endémiques. Parmi elles, 116 sont protégées au titre du code de l’environnement de la Polynésie française. Toutefois, les efforts de prospections restent limités, et en moyenne, 47 nouvelles espèces sont décrites chaque année.
Les écosystèmes terrestres polynésiens, sont particulièrement sensibles aux perturbations. Deux facteurs majeurs mettent aujourd’hui en péril la biodiversité terrestre :
La prolifération d’espèces exotiques envahissantes (EEE) ;
La destruction et la fragmentation des habitats naturels.
Parmi les espèces végétales envahissantes, le Miconia calvescens constitue une menace emblématique. Importée du Mexique dans les années 1930 à des fins ornementales, cette plante colonise rapidement les milieux forestiers, créant un sous-bois dense qui étouffe la flore indigène et empêche la régénération naturelle des écosystèmes.
Côté faune, plusieurs espèces animales introduites exercent une pression directe sur la biodiversité endémique :
Les fourmis invasives, telles que la fourmi folle jaune (Anoplolepis gracilipes) et la petite fourmi de feu(Wasmannia auropunctata), causent des déséquilibres écologiques majeurs, réduisent la diversité des invertébrés et impactent les nichées d’oiseaux ;
Les rats noirs (Rattus rattus), omniprésents sur de nombreuses îles, sont notamment responsables de la prédation des œufs et oisillons, mettant en péril plusieurs espèces d’oiseaux endémiques.
Sous-bois de l'île de Tahiti envahit par le Miconia calvescens. Crédit photo : OFB
Face à ces menaces, la lutte contre les espèces exotiques envahissantesest une priorité affirmée par le gouvernement de la Polynésie française. L’OFB accompagne depuis plusieurs années des projets de restauration écologique et de protection des milieux naturels tels que :
L'éradication de la fourmi folle jaune sur l’atoll de Tetiaroa, pilotée par la Tetiaroa Society ;
Le renforcement de la biosécurité sur l’île de Rimatara, pour préserver la perruche de Rimatara (Vini kuhlii), mené par l’association Rima Ura ;
La lutte contre le Miconia à Moorea, coordonnée par l’association Moorea Biodiversité.
Cependant, la mise en œuvre de ces actions se heurte à une contrainte majeure : l’accès au foncier. En Polynésie française, de nombreux terrains sont privés ou en indivision, ce qui rend difficile l’intervention sur certaines zones sensibles et complique la pérennisation des efforts de conservation.
Biodiversité marine
Avec ses 4,5 millions de km² d’espaces maritimes, soit près de 48 % de la surface maritime française, la Polynésie française possède une des plus vastes zones maritimes au monde. Ces territoires océaniques, encore largement méconnus, abritent une biodiversité marine remarquable, allant des récifs coralliens aux grands fonds marins.
Environ 15 000 km² de récifs coralliens et de lagon sont recensés, représentant 26 % de la surface totale des récifs français (IFRECOR, 2020). Ces écosystèmes concentrent une grande diversité d’espèces marines (coraux, poissons, raies, requins, invertébrés), et offrent de précieux services écosystémiques (pêche, tourisme, aquaculture, perliculture), soutenant les principales activités économiques du Pays.Ces milieux côtoient des zones océaniques profondes comprenant plus de 500 monts sous-marins qui sont pour partie, identifiés comme sites d’importances pour la migration, l’alimentation et la reproduction de nombreuses espèces emblématiques : baleines à bosse, tortues marines, oiseaux marins, raies et requins pélagiques.
Bien que relativement isolés, les écosystèmes marins ne sont pas indemnes de pressions :
Photo d'un poisson-clown à nageoires jaunes dans une anémone. Crédit photo : E. Moreau
Destruction des habitats et perturbation des espèces;
Surexploitation des ressources en milieu lagonaire avec une police à renforcer et des pratiques à améliorer ;
Pollutions d'origine terrestre ayant de forts impacts;
Espèces exotiques envahissantes (EEE) et invasives encore méconnues.
Face à ces pressions, les enjeux sont nombreux :
Amélioration de la gestion de la pêche lagonaire et côtière;
Surveillance et gestion durable de la zone économique exclusive (ZEE);
Encadrement de la pêche thonière à la palangre, seule activité de pêche industrielle autorisée;
Amélioration des connaissances sur les grands fonds marins et sur la mégafaune marine.
Pour répondre à ces enjeux, la Polynésie française s'est engagées très tôt dans une démarche de protection de son patrimoine marin :
En 2002, l’ensemble des eaux polynésiennes a été classé sanctuaire pour les mammifères marins, offrant une protection intégrale aux baleines à bosse qui fréquentent le territoire chaque année d’août à octobre.
En 2012, un sanctuaire pour les requins a été créé sur l’ensemble de la ZEE, interdisant leur pêche, leur détention, leur commercialisation et toute pratique perturbatrice (alimentation artificielle, etc.).
En 2018, la création de l’aire marine gérée Tainui Atea, couvrant près de 95 % de la ZEE, a marqué une nouvelle étape. Classée en catégorie VI du code de l’environnement de la Polynésie française, elle vise une utilisation durable des ressources et la préservation des écosystèmes marins, tout en intégrant les usages traditionnels et les activités économiques.
Afin de préserver la richesse exceptionnelle du patrimoine naturel marin de la Polynésie française, l’OFB accompagne le Pays, les collectivités et les acteurs locaux à travers :
Un appui technique et méthodologique à la mise en œuvre de projets ;
Le financement d’initiatives via son budget biodiversité Outre-mer et les appels à projets.
Sur la période 2020–2025, plus de 70 % des projets soutenus sur le territoire portent sur la préservation et la restauration des milieux, complétés par des actions d’acquisition de connaissances et d’éducation à l’environnement.
Parmi les actions phares :
La rédaction du plan de gestion de l’aire marine gérée Tainui Atea, pilotée en lien avec les autorités locales et qui a contribué au processus de reconnaissance en aire marine protégée au niveau mondial de cet espace en 2025.
L’accompagnement actif à la candidature des îles Marquises au patrimoine mondial, aboutissant en 2024 à leur inscription à l'UNESCO comme bien mixte naturel et culturel.
Le soutien au programme Ocean Watch de l’association Oceania, qui vise à améliorer les connaissances sur les baleines à bosse.
Le projet Tamataroa, porté conjointement par Andromède Océanologie, les Expéditions Gombessa, l’œil d’Andromède et la Mokarran Protection Society, dédié à l’étude et à la protection du grand requin-marteau, espèce emblématique et menacée.
Enfin, l’OFB soutient également la politique de sensibilisation et d’éducation à l’environnement, via les dispositifs Aires marines éducatives (AME) et Fenua éducatifs, leur équivalent terrestre.
Comprendre et agir
La délégation territoriale de Polynésie française décline de façon opérationnelle, les dispositifs nationaux de l’OFB. Sans prétendre à l’exhaustivité, et en ciblant les projets sur lesquels l’OFB est particulièrement impliqué techniquement et financièrement, vous trouverez ci-dessous quelques ressources et outils à votre disposition.
Les dispositifs pilotés par l'OFB en Polynésie française
Le programme Terres et Mer Ultramarines (TeMeUm) est destiné à soutenir de manière opérationnelle les acteurs de la biodiversité des Outre-mer français. Pour cela, le programme se décline en trois appels à projets ouverts chaque année :
Les micro-projets pour le financement de petits projets opérationnels de moins de 15 000€ ;
Les compagnonnages pour permettre aux professionnels de se former aux côtés d’un pair d’un autre organisme ;
Les projets partenaires pour soutenir des projets favorisant la coopération et le déploiement d'outils dans les Outre-mer, portés par les partenaires membres du Comité des partenaires.
En Polynésie française, 29 projets TeMeUm ont été soutenus sur la période 2020-2025, principalement au bénéfice d’associations porteuses de projets de préservation et de restauration de la biodiversité terrestre ou marine.
L'Office français de la biodiversité accompagne financièrement des études et des infrastructures en eau potable et assainissement collectif, pour parvenir à un accès pour tous à des services publics de qualité. Dans les territoires ultra-marins, cet effort s’inscrit dans le cadre du « Plan eau DOM », un programme interministériel d’amélioration des services publics d’eau et d’assainissement, lancé en 2016 pour une durée de 10 ans.
Sur la période 2020-2025, en Polynésie française, l’OFB a soutenu la réalisation de 10 projets d’infrastructures et équipements structurants (2 projets portant sur l’extension du réseau d’assainissement collectif des communes de Papeete, Pirae et Arue ; 8 projets d’adduction en eau potable dans des communes des îles de la Société, des Marquises ou des Tuamotu), à travers un soutien financier total de près de 9 600 000€. Sur le territoire ce dispositif s’articule autant que possible avec celui du « Contrat de développement et de transformation » (CDT) piloté par le Pays et l’Etat.
L’OFB appuie le Ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Culture (MEE) via la Direction générale de l’éducation et des enseignements (DGEE), financièrement et méthodologiquement, dans la mise en œuvre des programmes d’éducation à l’environnement et au développement durable : Aires marines éducatives (AME) et Fenua éducatif (équivalent des aires terrestres éducatives). L’OFB intervient en contribuant à la structuration des programmes, en accompagnant les établissements dans la démarche de labellisation et en participant au développement des AME à l’international aux côtés de la DGEE.
Depuis 2013, Sur le territoire plus de 9 500 élèves et 44 établissements se sont engagés dans l’un de ces deux dispositifs. Aujourd’hui le territoire compte 28 aires marines éducatives et 8 aires terrestres éducatives (Fenua éducatif).
L’appel à projets Atlas de la Biodiversité Communale (ABC) est un outil au service des collectivités en faveur de la lutte contre l’érosion de la biodiversité. Cette démarche est généralement initiée au niveau communal ou intercommunal pour acquérir et partager une meilleure connaissance de la biodiversité du territoire concerné. Il permet de cartographier les enjeux de biodiversité locale et constitue une aide à la décision pour les collectivités concernées, afin de préserver et valoriser leur patrimoine naturel et mobiliser l’ensemble des acteurs locaux (citoyens, entreprises, scolaires, élus, etc.) autour de ces enjeux. Cet appel à projet est lancé chaque année par l’OFB depuis 2017.
En Polynésie française, 2 projets d’Atlas de la biodiversité communale ont été financés par l’OFB à Rurutu (îles Australes) et à Moorea (iles de la Société).
Dans le cadre du programme d’intervention 2022-2025, la Direction des Outre-mer de l’OFB réserve un budget de plusieurs millions d’euros par an pour soutenir des projets en faveur de la biodiversité ultramarine. Ce budget peut concerner des études ou travaux de réduction des pressions, de restauration du milieu ou des projets de protection d’espèces menacées. Ces subventions sont octroyées au fil de l’eau en dehors de tout appel à projets. La sélection de ces projets se fait en collaboration avec les services concernés du Pays et il est veillé à ce qu’ils s’inscrivent dans les politiques publiques du Pays avec autant que possible une dimension structurante ainsi que dans les priorités d’intervention de l’OFB (contrat d’objectif et de performance de l’établissement).
Sur la période 2020-2025, ces projets ont majoritairement concernés des programmes d’acquisition de connaissances sur les milieux marins et le transfert des résultats vers la gestion, et notamment en réponse au plan de gestion de l’Aire marine gérée – Tainui Atea. Ils ont aussi permis de renforcer et structurer l’appui au dispositif des aires marines éducatives. Sur la période 2022-2025, en Polynésie française 8 projets ont été financés pour un montant total de 1 492 761 €.
Le dispositif Biodiv’Eco est déployé par l’OFB afin d’accompagner les projets d’activités économiques favorables à la biodiversité, en priorité sur les territoires des Outre-mer. Cette initiative a pour vocation de montrer que les initiatives entrepreneuriales peuvent contribuer à la protection des écosystèmes locaux. Les modalités de financement associées à ce dispositif sont en cours d’évolution avec l’objectif de soutenir prioritairement des structures fédératrices dans les territoires.
Mission nature est une initiative de l’Office français de la biodiversité et de FDJ UNITED. Cette initiative se concrétise par un jeu de grattage qui permet de sensibiliser les citoyens en leur donnant la possibilité de soutenir des projets concrets et locaux de restauration de la biodiversité. Chaque projet retenu a un impact visible, durable et mesurable sur les écosystèmes et les espèces. Une association polynésienne a été sélectionnée en 2025 (première année d’ouverture du dispositif au territoire d’outre-mer) pour son projet de restauration du littoral de Tahiti, contribuant ainsi concrètement à la préservation des écosystèmes côtiers.
Les acteurs de la biodiversité en Polynésie française
De nombreux acteurs agissent en faveur de la biodiversité en Polynésie française. Ci-après de manière non exhaustive sont listés quelques-uns de ces acteurs collaborant avec l’OFB sur le territoire et des liens vers des ressources associées.
Le gouvernement de la Polynésie française, aussi appelé Pays, dispose de nombreuses compétences en vertu de son statut d’autonomie élargie. La Polynésie française dispose ainsi d’un Président, d’une Assemblée et de ministères.
Il est en particulier compétent pour l’élaboration et le pilotage de l’ensemble des politiques environnementales du territoire. La Polynésie française dispose par ailleurs de son propre code de l’environnement, adapté à ses spécificités.
L’Office français de la biodiversité travaille en partenariat avec plusieurs ministères, notamment ceux en charge de l’Environnement ou de l’Éducation et de la Culture. L’OFB collabore ainsi étroitement avec les services suivants dans le cadre de la mission d’appui aux politiques publiques locales de la délégation territoriale.
La DIREN, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, des Ressources marines, de l’Environnement, en charge de l’Alimentation, de la Recherche et de la Cause animale (MPR), est chargée d’assurer la préservation et la valorisation des milieux et des ressources naturelles de la Polynésie française.
L’OFB accompagne la DIREN, à sa demande, sur des enjeux liés à la gestion des espaces naturels, tels que l’Aire Marine Gérée Tainui Atea, aujourd’hui classée en aire marine protégée, ou encore à travers divers programmes de préservation, de restauration et de protection de l’environnement, de différentes envergures. La DIREN et l’OFB interviennent régulièrement en cofinancement de projets. C’est par exemple le cas du projet de la Société d’Ornithologie de Polynésie, portant sur la réintroduction du Héron strié sur l’île de Huahine, ou du programme Ocean Watch de l’association Oceania, qui vise à améliorer les connaissances sur les mammifères marins de Polynésie française.
Placée sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, des ressources marines, de l’environnement en charge de l’alimentation, de la recherche et de la cause animale (MPR), la DRM dispose d’une compétence générale dans les secteurs de la pêche, de la perliculture et de l’aquaculture.
La DRM et l’OFB travaillent en collaboration sur des projets de préservation des espèces et d’acquisition de connaissance, comme c’est le cas dans le programme GEDLMAR sur la gestion de la langouste aux Marquises, mené par la DRM et co-financé par l’OFB et le Fonds Vert de l’État.
La DGEE, placée sous la tutelle du ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Culture (MEE), est chargée de mettre en œuvre les politiques publiques en matière d’éducation.
L’OFB l’accompagne sur le plan technique et financier dans le cadre du dispositif des Aires éducatives. Né aux Marquises sur le milieu marin, ce programme s’est depuis étendu au milieu terrestre et à l’ensemble des territoires français, sous la coordination de l’OFB. Ces développements permettent aujourd’hui de renforcer les échanges techniques, la mise en réseau des acteurs des AME à l’échelle nationale, et le rayonnement de ce modèle Polynésien d’éducation à l’environnement.
La DCP est chargée d’une compétence générale en matière de patrimoine culturel matériel et immatériel, de promotion et de valorisation des langues polynésiennes et de propriété littéraire et artistique. Elle pilote et met en œuvre les orientations déterminées par le gouvernement de la Polynésie française dans son domaine de compétence.
Elle est notamment chargée de la préparation des dossiers de candidature des biens culturels polynésiens sur la liste du patrimoine mondial et du suivi de la gestion de ces mêmes biens.
L’OFB et la DCP ont travaillé en étroite collaboration lors de la candidature des îles Marquises à l’UNESCO en tant que bien mixte, naturel et culturel. Ce partenariat a abouti en juillet 2024 par le classement des îles Marquises à l’UNESCO.
Le Haut-Commissariat de la République est la représentation de l’État français en Polynésie française. C’est un service de l’État, dirigé par un Haut-commissaire nommé par décret en conseil des ministres. La Polynésie française est une collectivité d’outre-mer (COM) disposant d’un statut d’autonomie élargi. Le Haut-Commissaire représente le gouvernement central et chacun des ministres, mais il ne gouverne pas : il collabore avec les institutions locales.
L’Office français de la biodiversité et le Haut-Commissariat travaillent en étroite collaboration en tant que relai des politiques publiques nationales en matière d’environnement, de biodiversité et de lutte contre le changement climatique. Cette coopération se traduit en outre par l’articulation efficiente des dispositifs de financements en matière de biodiversité et d’environnement déployés sur le territoire (Fonds vert, CDT, etc.). Celle-ci permet notamment de faciliter, à travers des financements conjoints, l’accompagnement de projets structurants pour le territoire tels que : Tamataroa (sur le Grand requin-marteau aux Tuamotu) ; la préfiguration de la mise en œuvre du plan de gestion du bien UNESCO Te Henua Enata – les îles Marquises ; Oceanwacth (connaissance et préservation des baleines à bosses) ; ou encore de multiples opérations de travaux d’adduction en eau potable ou d’assainissement au bénéfice des communes de Polynésie française.
Le Haut-Commissariat est également chargé de l’animation du Comité local Ifrecor de Polynésie française.
La Polynésie française dispose d’un tissu associatif environnemental particulièrement dense et actif. Chaque année, l’OFB accompagne de nombreuses associations locales dans leurs actions de protection, de gestion et de sensibilisation à l’environnement, notamment à travers le programme TeMeUm, spécifiquement conçu pour soutenir ces structures.
Une grande majorité des associations qui œuvrent pour l’environnement sur le territoire est fédérée au sein de la Fédération des associations de protection de l’environnement (FAPE) - Te Ora Naho. En 2025, celle-ci représente 60 associations membres présentes sur toute la Polynésie française. Elle permet la mise en réseau des acteurs associatifs, leur représentation collective auprès des pouvoirs publics, élus, médias, etc. Elle leur apporte également un soutien technique et financier à travers l’appel à projet annuel du Fonds Natura Porinetia.
Implantée en Polynésie française depuis 2014, l’antenne du Comité français de l’UICN (UICN-Cf) assure le relais des actions du Pôle-relais zones humides tropicales, coordonné depuis la Guadeloupe, dans l’ensemble de la région Pacifique. Elle y coordonne également le programme BESTLIFE2030 de l’Union européenne, mis en œuvre par l’OFB dans d’autres territoires ultramarins français. L’UICN-Cf relaie localement les appels à projets, accompagne les acteurs, et porte par ailleurs ses propres projets pilotes de mise en œuvre de Solutions fondées sur la Nature dans la région. L’OFB et l’UICN-Cf collaborent régulièrement sur le territoire, notamment dans le cadre du programme TeMeUm, dont l’UICN-Cf est partenaire.