Méthanisation - Incidences sur la biodiversité et ses habitats

Ce sont :

• les émissions nettes de gaz à effet de serre ;
• les changements directs et/ou indirects de l’affectation ou de l’usage des sols (artificialisation de terres agricoles, pose de clôtures, modification des rotations et des assolements, mise en culture d’habitats semi-naturels) ;
• l’exploitation de ressources (matériaux, énergie, eau), ainsi que les mortalités non intentionnelles d’individus de faune sauvage occasionnées par le machinisme (récolte des cultures énergétiques, transport des intrants et des digestats) ;
• le risque de pollutions physico-chimique, biologique, sonore et lumineuse de l’air, des sols et de l’eau.

Toutes les pressions ne sont pas également documentées. Une caractérisation quantitative plus précise et systématique permettrait de les objectiver, d’autant plus que « la méthanisation » devrait plutôt être considérée au pluriel au vu de la diversité de typologie des unités en termes d’intrants, d’énergie produite, de puissance, etc. Ces informations permettraient d’orienter la recherche & développement.

Les incidences de ces pressions, nouvelles ou additionnelles à celles déjà existantes, sur la biodiversité commencent à être mieux connues grâce à un corpus d’études récentes. Elles ont examiné plus particulièrement les incidences :

• de l’épandage des digestats sur la biomasse, l’abondance, la diversité et/ou l’activité des micro-organismes du sol, les nématodes et les vers de terre,
• d’une modification d’assolement (en particulier une augmentation importante de la sole en maïs) sur diverses espèces d’oiseaux, de mammifères et d’invertébrés bio-indicatrices des milieux agricoles,
• de la récolte des cultures à vocation énergétique qui entraîne un risque de mortalité de la faune sauvage, plus particulièrement au printemps (période de reproduction de nombreuses espèces).
• Un retour de terrain est également capitalisé concernant les conséquences de déversements accidentels de digestats sur les sols et dans les milieux aquatiques (base ARIA).

Les incidences sur la biodiversité des autres pressions de la méthanisation n’ont pas été spécifiquement étudiées. Il existe cependant un socle de connaissances des incidences de ces pressions liées à d’autres activités humaines. Les résultats majeurs sont présentés en s’appuyant sur des études de synthèse. Pour davantage d’informations une bibliographie est indiquée.