Milieux aquatiques continentaux

Cours d’eau, plan d’eau, zones humides et marais, ces écosystèmes sont indispensables à la biodiversité pour se nourrir et se reproduire. Véritables réservoirs de biodiversité, les milieux aquatiques de surface ou souterrains participent à la continuité écologique. Les espèces peuvent y circuler librement entre leurs différents espaces de vie. Leur bonne santé est donc primordiale pour y favoriser toute vie, qu’elle soit végétale ou animale. C’est la mission à laquelle veille l’Office français de la biodiversité…

Quels sont ces milieux et pourquoi sont-ils importants ?

Les lacs et cours d'eau, mais aussi les zones humides ou marais, les nappes souterraines constituent les écosystèmes aquatiques. Ce sont des habitats où vivent des populations végétales et/ou animales, avec une qualité physico-chimique de l'eau déterminée (température, nutriments…).

Ces milieux sont reliés entre eux à l’échelle du bassin versant, c’est-à-dire le territoire qui collecte toutes les eaux de pluie et de ruissellement pour les diriger vers un même cours d’eau, un lac ou la mer. Protéger un écosystème aquatique, c’est donc aussi agir sur l’ensemble de son bassin versant.

On distingue deux grandes catégories d’habitats aquatiques :

  • Les habitats naturels : cours d’eau (fleuves, rivières, ruisseaux), estuaires, lagunes, deltas, plans d’eau naturels (lacs, mares, étangs), nappes souterraines, zones humides (tourbières, marécages, bras morts…).
  • Les habitats artificiels : créés ou modifiés par l’homme, comme les canaux, barrages, retenues d’eau ou plans d’eau artificiels, qui accueillent, eux aussi, une biodiversité parfois spécifique.

Réserve naturelle nationale de l'île de Rhinau dans le Rhin. Crédit photo : Philippe Massit / Office français de la biodiversité

L’eau douce dans le grand cycle de l’eau

Sur terre, l’eau est présente sous différentes formes et circule en s’évaporant, avec les précipitations et le ruissellement.

Contrairement au milieu marin, les milieux aquatiques se caractérisent par la présence d’eau avec un faible taux de salinité. Cette eau douce, susceptible d’être propre à la consommation, ne représente que 3 % de l'eau sur Terre.

L’eau douce se trouve sous différentes formes :

  • Glaciers : 68,7 %
  • Eaux souterraines : 30,1 %
  • Eau gelée dans le sol : 0,8 %
  • Eau douce de surface : 0,4 %

En France, l’article L.210-1 du Code de l’environnement rappelle que « l’eau fait partie du patrimoine commun de la nation ».

Le grand cycle de l'eau Crédit : Office français de la biodiversité / Réalisation Matthieu Nivesse (d'après OIEau), 2018

L’image illustre le cycle de l’eau. L’eau s’évapore depuis la mer et les surfaces d’eau douce sous l’effet du soleil, puis la vapeur d’eau se condense dans l’atmosphère pour former des nuages. Ces nuages se déplacent (transport) avant de provoquer des précipitations sur les reliefs. L’eau de pluie s’écoule en surface (ruissellement) vers les plans d’eau, les milieux humides, les cours d’eau, les estuaires et les lagunes, avant de rejoindre les eaux côtières et la mer. Une partie de cette eau s’infiltre dans le sol pour alimenter les eaux souterraines, qui circulent ensuite en profondeur (écoulement souterrain) avant de ressortir vers les milieux aquatiques de surface. Ce cycle continu relie ainsi les précipitations, les eaux de surface, les eaux souterraines et les océans dans un mouvement permanent entre terre, air et mer.

Des milieux aquatiques riches en biodiversité

Les milieux aquatiques sont des milieux de vie pour de nombreuses espèces aquatiques, animales ou végétales. Certaines y effectuent l’intégralité de leur cycle de vie quand d’autres y viennent seulement pour s’y reproduire. Ces milieux jouent aussi le rôle de zones de transition entre la terre et l’eau, favorisant les échanges d’espèces et de matière. Ils remplissent ainsi de nombreuses fonctions écologiques, comme l’épuration naturelle de l’eau, la régulation des crues ou encore l’accueil d’une biodiversité spécifique.

Des espèces végétales entre terre et eau douce, voire salée

Plusieurs types de végétaux poussent à proximité et au fond des étendues d’eau douce. Certaines plantes, comme le cresson de ruisseau, vivent entièrement dans l’eau. Ce sont les hydrophytes.

Les hélophytes, comme les roseaux, sont semi-aquatiques, leurs feuilles sont en partie émergées. Ces espèces se développent dans le lit du cours d'eau ou sur les berges. Sur les bords de l’eau, on trouve la ripisylve, généralement représentée par des arbres ou arbustes.

En outre-mer, les mangroves, forêts tropicales constituées de palétuviers, sont des arbres capables de se développer sur un sol constamment gorgé d’eau et salé, grâce à leurs racines aériennes.
 

Espèces animales, bactéries & champignons…

Les milieux aquatiques abritent une grande variété d’espèces et micro-organismes. Certains poissons, comme le brochet, y passent toute leur vie. D’autres, dits migrateurs amphihalins, partagent leur cycle entre eau douce et mer : le saumon, par exemple, se reproduit dans les rivières avant de grandir en mer (anadrome), tandis que l’anguille suit le chemin inverse (catadrome).

De nombreux invertébrés peuplent ces écosystèmes, tels que sangsues et écrevisses. On y rencontre aussi des reptiles, comme la couleuvre à collier. Les mammifères comme les castors et les loutres d’Europe fréquentent les cours d’eau, tandis que les phoques sont visibles jusque dans l’estuaire de la Somme.

Les oiseaux trouvent dans ces milieux des zones idéales pour nicher ou hiverner. Le flamant rose, par exemple, ne se reproduit en France que dans le delta du Rhône.

À plus petite échelle, bactéries, champignons, diatomées (micro-algues) et autres organismes microscopiques jouent un rôle fondamental. Planctoniques lorsqu’ils flottent, benthiques lorsqu’ils se fixent, ils constituent le socle de la chaîne alimentaire et servent aussi d’indicateurs précieux de la qualité écologique des cours d’eau. Les insectes, dont de nombreuses larves se développent dans l’eau, participent, eux aussi, à cette richesse et fournissent des informations sur l’état des milieux.

Enfin, les amphibiens — grenouilles, crapauds, tritons — dépendent étroitement de ces habitats, où ils se reproduisent et assurent la continuité de leur cycle de vie.

Quelques espèces emblématiques

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Les principales menaces pour la biodiversité aquatique

Si les milieux aquatiques regorgent de vie, leur équilibre reste fragile. Pressions humaines, réchauffement climatique ou encore obstacles physiques perturbent leur fonctionnement et menacent directement la biodiversité qu’ils abritent. Ces menaces s’additionnent tout au long du cours d’eau, de la source jusqu’à l’estuaire.

L’importance du petit cycle de l’eau et de sa bonne gestion

L’humanité puise une part importante de l’eau douce dans les milieux naturels et a la responsabilité de la restituer dans le meilleur état possible. Au-delà du cycle naturel de l’eau, un circuit artificiel a été mis en place pour répondre aux besoins humains : il s’agit du « petit cycle de l’eau ». Ce cycle regroupe la production d’eau potable, depuis le captage dans les rivières ou les nappes souterraines, jusqu’au traitement des eaux usées avant leur rejet dans le milieu naturel. L’Office français de la biodiversité intervient tout au long de ce parcours.

Eau France, le site public de référence

Eaufrance est le portail national du service public de l’information sur l’eau et les milieux aquatiques en France. Il permet d’accéder facilement à des données, publications et chiffres-clés sur l’eau, les usages, les risques et la biodiversité aquatique. Le site propose aussi des visualisations de données et des informations thématiques accessibles à tous. Eaufrance fait partie du Système d’Information sur l’Eau (SI Eau), piloté par l’Office français de la biodiversité.

L’OFB, engagé pour protéger la biodiversité aquatique

Les cours d’eau, plans d’eau et zones humides abritent de nombreuses espèces et répondent à leurs besoins essentiels. Ces milieux fournissent également des services vitaux aux humains, comme l’approvisionnement en eau potable ou la régulation des crues. C’est dans ce contexte que l’Office français de la biodiversité (OFB) agit pour préserver ces milieux et les espèces qui en dépendent.