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Rainette verte (Hyla arborea)
Menacée
Protégée sur le territoire
France hexagonale
La Rainette verte est un petit amphibien protégé, une grenouille de couleur vert pomme aux pupilles horizontales. Elle se dinstingue de la Rainette méridionale par sa ligne brune continue sur les flancs. Elle fréquente les mares, étangs ou fossés, mais pas seulement : elle grimpe aux buissons ou arbustes !
Autres caractéristiques
Exemple de la fiche Rainette verte, guide d'identification rapide des Amphibiens de métropole et de Corse (OFB, 2024)
Taille : longueur maximale de 5 cm
Peau :
de couleur vert vif (vert "pomme") sur le dos et lisse,
bande brun-noir de chaque coté, de la narine jusqu'aux flancs en passant par l'œil.
Rainette méridionale au repos sur une branche (Philippe Massit, OFB)
Rainette méridionale (Philippe Massit, OFB)
Confusion possible : Rainette méridionale
À noter
Les valeurs présentées dans cette fiche sont données à titre indicatif et peuvent varier en fonction des conditions climatiques, de l'altitude et de la latitude, et des caractéristiques propres à chaque population.
Un amphibien des milieux aquatiques humides et boisés
La Rainette verte est principalement inféodée aux points d’eau stagnante des zones alluviales, bien ensoleillés et avec une végétation aquatique importante (étangs, mares, bassins, bras-morts des cours d’eaux, marais…).
Rainette verte (Serge Boue, OFB)
Elle fréquente également les prairies humides et les forêts claires, et peut être trouvée parfois en milieux légèrement saumâtres.
Ses habitats terrestres sont les fourrés, haies, landes, lisières forestières, saulaies, et roselières.
Les caractéristiques principales de l’habitat aquatique favorisant la présence de la Rainette verte :
taille moyenne ou petite (mais assez variable, de quelques mètres carrés à plusieurs hectares),
eaux calmes et peu profondes permettant un réchauffement,
ensoleillement important (une dizaine d’heures par jour).
L'espèce apprécie les eaux de bonne qualité.
Aire de repos
L’habitat terrestre de cette espèce arboricole présente une structure complexe et doit être bien exposé au soleil. Les plantes associées sont des arbres, arbustes, graminées pérennes, plantes de rives et ronciers…
Sites de reproduction
La reproduction peut avoir lieu dans des eaux permanentes ou des milieux présentant un assèchement saisonnier. La Rainette verte fréquente alors les eaux stagnantes (étangs, roselières avec plan d’eau) et les mares en lisière forestière.
Les femelles y pondent leurs œufs, fixés par petits paquets aux plantes aquatiques.
En journée, les mâles reproducteurs fréquentent divers caches et abris à proximité de la zone de reproduction.
Types d'habitats associés
Typologie Eunis : C1.1 - Lacs, étangs et mares oligotrophes permanents / C1.2 - Lacs, étangs et mares mésotrophes permanents / C1.6 - Lacs, étangs et mares temporaires / C.3 - Zones littorales des eaux de surface continentales / E3 - Prairies humides et prairies humides saisonnières / E5 - Ourlets, clairières forestières et peuplements de grandes herbacées non graminoïdes / G1 - Forêts de feuillus caducifoliés / G3 - Forêts de conifères / G4 - Formations mixtes d’espèces caducifoliées et de conifères / G5 - Alignements d’arbres, petits bois anthropiques, boisements récemment abattus, stades initiaux de boisements et taillis
Corinne Biotope : 22.11 - Eaux oligotrophes pauvres en calcaire / 22.15 - Eaux oligo-mésotrophes riches en calcaire / 22.12 - Eaux mésotrophes / 53 - Végétation de ceinture des bords des eaux / 37 - Prairies humides et mégaphorbiaies / 42 - Forêts de conifères / 43 - Forêts mixtes
Jeune Rainette verte (Michel Bramard, OFB)
Alimentation
Les têtards consomment notamment des algues. Leurs habitats d'alimentation correspondent aux sites de reproduction.
Les juvéniles deviennent plus carnivores et se nourrissent surtout de mouches et de larves de diptères.
Pour les adultes, les insectes terrestres et les invertébrés aquatiques représentent la majeure partie de leur régime alimentaire. Ils peuvent également consommer des alevins, ou de petits poissons, ainsi que des têtards parfois. Leurs habitats d'alimentation correspondent aux aires de repos.
Reproduction
Période de reproduction : mars à juillet
La présence de prédateurs comme les poissons a une influence négative sur la reproduction.
Rainette verte (Olivier Drillon, OFB)
Un domaine vital fonctionnant par métapopulation
La survie des métapopulations de Rainette verte nécessite la présence de plusieurs sites de reproduction connectés entre eux, pour qu’un échange d’individus migrants ait lieu chaque année.
La Rainette verte est donc fortement dépendante de groupes de plans d’eau proches les uns des autres (entre 300 et 500 m). Une grande densité de plans d’eau dans une région permet à l’espèce de s’adapter aux fluctuations de l’offre en sites de reproduction.
Un comportement territorial et chanteur en période de reproduction
Les mâles migrent vers les sites reproduction et chantent (très bruyamment) pour attirer les femelles grâce à leur gros sac vocal.Ils adoptent alors, pour une partie d’entre eux, un comportement territorial.
Des déplacements de quelques kilomètres
La migration se fait au sol ou dans la végétation et peut atteindre une distance de 4 km.
Obstacles
Les grandes rivières peuvent constituer des obstacles à la migration. Au-delà de 2 km de distance, les flux géniques sont réduits, en particulier si le paysage comprend des éléments tels que des routes et des forêts.
En France, l’espèce est présente sur le littoral, en plaine et dans les piémonts, jusqu’à 840 m d’altitude (Massif Central).
Statut européen : Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe (Convention de Berne): Annexe II
Statut communautaire : espèce d'intérêt communautaire qui nécessite une protection stricte Directive 92/43/CEE (Directive européenne dite Directive Habitats-Faune-Flore) Annexe IV
Statut national : espèce protégée – Arrêté du 8 janvier 2021 fixant la liste des amphibiens et des reptiles représentés sur le territoire métropolitain protégés sur l'ensemble du territoire national et les modalités de leur protection - Article 2
Réglementation
Arrêté du 28 juin 2021 relatif à la prévention de l'introduction et de la propagation des espèces animales exotiques envahissantes sur le territoire de La Réunion - interdiction de toutes activités portant sur des spécimens vivants
La détection des Rainettes vertes se fait principalement par le chant, en particulier la nuit.
La recherche de pontes dans les points d’eau est également une méthode de détection fréquemment utilisée.
Finalement, la présence de larves (avec les yeux latéraux) peut également permettre d’identifier l’espèce et de caractériser un site de reproduction.
Gestion : à savoir pour tout projet impactant les milieux concernés
Se renseigner auprès des organismes scientifiques et techniques compétents (établissements publics, associations locales, fédération de pêche, associations naturalistes, bureaux d’études)
Se rapprocher des services de l'État instructeurs de votre région (services chargés de l'environnement au sein des directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DRIEE en Île de France) ou au sein des directions départementales des territoires).
Lescure J. & de Massary J.-C. (coords), 2012. Atlas des Amphibiens et Reptiles de France. Biotope, Mèze ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (collection Inventaires & biodiversité), 272p.
Angelone S., Kienast F., Holderegger R., 2011. Where movement happens: scale-dependent
landscape effects on genetic differentiation in the European tree frog. Ecography 34, 714–722.
Duguet R. & Melki F. (ed.), 2003. Les Amphibiens de France, Belgique et Luxembourg. Collection Parthénope, éditions Biotope, Mèze (France). 480p.
Grosse W.-R., 1994. Der Laubfrosch: Hyla arborea, (Die Neue Brehm-Bücherei ; Bd. 615). Westarp Wissenschaften, Magdeburg, Allemagne.
Stumpel A.H.P., Tester U. (Eds.), 1993. Ecology and conservation of the European tree frog. Proceedings of the 1st International Workshop on Hyla arborea, 13-14, February 1992, Potsdam, Germany. DLO-Institute for Forestry and Nature Research, Institute for Forestry and Nature Research (IBN-DLO), Department of Animal Ecology, Kemperbergerweg 67, NL-6816 RM Arnhem, Netherlands, Netherlands.