Préserver la biodiversité pour rester en bonne santé

La santé des humains et celle des autres êtres vivants sont étroitement liées. D'où la nécessité de protéger les écosystèmes pour préserver la santé de tous. La santé nécessite une approche globale. Médecins, vétérinaires, écologues, agriculteurs, aménageurs, individus... Chacun de nous est concerné !

Les leçons de l’épidémie de SARS-CoV-2

  • Les recherches sur l'origine de l'épidémie ont rappelé que la perturbation des écosystèmes peut avoir une incidence sur la santé humaine en favorisant le contact entre des animaux porteurs d'un virus et des êtres humains.
  • Lors des confinements, chacun a pris conscience du rôle de la nature sauvage sur sa santé morale et physique. Face au manque de nature, de verdure, le besoin de contact avec les animaux, les plantes, s'est fait davantage sentir.
  • La pandémie a montré combien la vitesse de prolifération d’un virus est accentuée par la fulgurance des échanges mondiaux.
  • Cette situation a révélé la nécessité de changer d'habitudes, de modes de consommation, pour éviter que d’autres pandémies ne se produisent.

Une priorité : réduire l’érosion de la biodiversité

Pour prévenir les maladies et éviter un déclin de la santé publique, il faut commencer par s’attaquer à la perte de la biodiversité, car elle nous expose à de nouvelles menaces. De nombreuses actions peuvent être menées dans différents domaines. 

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Forêt de l'Hautil (ZNIEFF 2) avec un parterre de jacinthe des bois. Crédit : Lucille Billon / OFB
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Préserver les milieux naturels

Des écosystèmes fonctionnant bien, comme les récifs coralliens ou les forêts assurent des services écosystémiques (épuration naturelle de l'eau, pollinisation…) et évitent la propagation des agents infectieux.

Ils offrent une réserve de médicaments potentiels, essentiellement de plantes ayant des vertus thérapeutiques. Aussi est-il essentiel de ne pas les détruire, en limitant l'artificialisation des sols, la surexploitation des ressources (surpêche, agriculture intensive...) et en évitant de les polluer.

 

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Crédit : Brett Sayles / Pexels
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Transformer les modes de productions agricoles

Des cultures diversifiées résistent mieux aux maladies et apportent une alimentation variée.

En adoptant une agriculture biologique, on peut réduire l'utilisation des pesticides, néfastes pour la biodiversité et la santé. On peut aussi réfléchir à réduire les élevages.

Et en développant des circuits courts et des productions locales, on peut éviter des déforestations dans les pays tropicaux et diminuer les échanges de marchandises.

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Écoquartier Parc Marianne à Montpellier. Crédit : Arnaud Bouissou / Terra
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Rendre les villes plus saines

Des villes plus végétalisées permettent à la biodiversité de pénétrer, offrent des espaces de détente aux habitants, limitent les canicules et les inondations.

Des étendues d'eau qui recueillent les eaux de pluie, comme des mares, des étangs, des lacs, enrichissent la biodiversité et améliorent le bien-être des citadins.

Les espaces verts limitent aussi les pollutions de l'air, de l'eau, des sols qui peuvent induire des maladies environnementales. Enfin, ils rendent les villes moins denses ce qui permet de ralentir la circulation des virus.

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Cueilleurs de thé au Sri-Lanka. Crédit : Pixabay
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Reconnaître les populations autochtones et leurs connaissances

Les populations autochtones ont un mode de vie est étroitement lié à la nature. Elles sont donc bien placées pour la protéger. Elles ont acquis de précieux savoir-faire sur la biodiversité et la fabrication de remèdes issus des plantes.

Des pistes pour mieux prévenir les pandémies

  • Préserver ou recréer si nécessaire des écosystèmes diversifiés, car plus il y a d'espèces différentes sur un territoire, moins les virus circulent facilement de l'une à l'autre.
  • Rendre les territoires plus autonomes en relocalisant les activités pour diminuer la circulation des marchandises et des personnes qui favorisent la propagation des épidémies.
  • Étudier le comportement des espèces susceptibles de véhiculer des maladies pour éviter de créer des conditions favorables à leur expansion. Mieux vaut faire fuir des rongeurs ou empêcher des moustiques de se reproduire plutôt que d'essayer de les détruire à grand renfort de pesticides qui peuvent se révéler néfastes pour l'environnement et la santé humaine.
  • Continuer la recherche fondamentale pour mieux connaître les virus et trouver des solutions face aux épidémies : vaccins, nouveaux médicaments ou emploi de médicaments existants déjà utilisés pour d'autres pathologies.
Pour aller plus loin :

Se soigner sans affaiblir la biodiversité

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    Crédit : Sarah Chai / Pexels
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    Changer ses modes de consommation

    Pour aller plus loin :

    Infographie - Les bienfaits des légumineuses [PDF]

    La biodiversité, on la porte aussi en soi !

    L'ingestion de produits fermentés conforte la flore intestinale. Pain au levain, yaourt, fromage au lait cru, choucroute, vin, sauce soja... , ces aliments contiennent des micro-organismes qui augmentent la diversité microbienne de l'intestin. Ils constituent un bon barrage aux agents pathogènes et empêchent nombre de maladies de se développer.

    Mieux se soigner

    Les antibiotiques qui agissent sur les bactéries responsables d'infections détruisent aussi de « bonnes » bactéries et perturbent l'équilibre du microbiote intestinal. De plus, ils sont rejetés via les urines et contaminent les eaux usées, puis l'environnement, ce qui favorise l'antibiorésistance. Il est donc nécessaire de n'y avoir recours que lorsqu'ils sont vraiment utiles.

    Médicaments périmés : direction la pharmacie !

    Les boîtes de médicaments à moitié entamées ou périmées ne doivent pas être jetées à la poubelle ni dans les canalisations. En effet, les substances médicamenteuses qui se retrouvent dans l'eau peuvent être néfastes pour la santé des animaux et des humains. Mieux vaut les rapporter dans les pharmacies qui ont obligation de les reprendre.

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    Crédit : StockSnap - Pixabay
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    Augmenter la fréquence de ses contacts avec la nature

    Rien ne vaut une balade en forêt pour respirer à pleins poumons, diminuer le stress et se maintenir en forme ! Passer du temps dans la nature, se promener, jardiner, faire du sport, c’est améliorer son bien-être. C’est aussi lutter contre la sédentarisation qui augmente le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, d'obésité, d'hypertension artérielle, de dépression, d'anxiété... C’est enfin découvrir la biodiversité dans toute sa richesse et avoir envie de la préserver.

    L’exposition aux microbes de la nature permet à l’organisme de renforcer son immunité. C’est aussi un moyen de prévenir l'apparition d'asthme, d'allergies ou de certaines maladies inflammatoires ou auto-immunes.

    Attention toutefois, à ne pas trop se rapprocher des animaux sauvages pour ne pas les perturber ni leur communiquer nos microbes.