L’urbanisation croissante détruit et fragmente les habitats naturels des espèces, perturbant ainsi la biodiversité. C’est l’une des principales menaces qui pèsent sur la flore. Si les collectivités doivent se mobiliser pour préserver, développer et restaurer la biodiversité sur leurs territoires, vous pouvez également agir chez vous. Un mur de pierre peut tout à fait héberger quelques mousses, plantes à fleurs et fougères, surtout si c’est un mur de pierres sèches présentant des ouvertures et micro-cachettes nombreuses. Une mare offre un havre de paix aux plantes aquatiques. On peut également envisager de végétaliser son toit avec des plantes locales de prairies sèches comme l’orpin, le brome ou l’origan.
Même les très petites surfaces contribuent à l’effort et favorise les continuités d’un espace végétalisé à un autre. Une jardinière de fleurs nourricières en bordure de fenêtre ou sur un balcon, c’est déjà un premier geste. Vous pouvez aussi végétaliser votre terrasse avec des arbustes en pot. N’hésitez pas à varier les espèces, les couleurs, les senteurs, les tailles. Toutes ces initiatives participent à l’effort collectif, favorisent la biodiversité et offrent à chacun un petit coin de nature.
En multipliant ces actions, on réconcilie durablement urbanisation et biodiversité.
Pour aller plus loin :
Depuis les années 50, on assiste à une forte augmentation de la consommation de poissons, si bien qu'aujourd'hui, dans le monde, une personne consomme près de 20 kilos de poissons par an. Mais contrairement à l’agriculture ou l’élevage, la pêche s’approvisionne d’espèces sauvages qui se reproduisent naturellement. Leur surconsommation peut donc encourager leur surexploitation.
Pour adopter des habitudes plus responsables nous pouvons varier les espèces dans nos assiettes, consommer le plus localement possible et enfin s’informer sur les zones, les saisons d’autorisation de capture, les modes de pêche et les labels et écolabels. Tout comme les fruits et les légumes, les poissons aussi ont des saisons. Il est important d’acheter le bon poisson, au bon moment ! Par exemple, à Mayotte, ne consommez pas de poulpe pendant les hautes mers.
Pour en savoir plus, consultez les étiquettes et les guides de consommation, et renseignez-vous sur votre zone géographique. Les espèces de poissons surexploitées et les saisons pour les consommer ne sont pas les mêmes partout. Un écolabel français “pêche durable” existe surveillez les étals.
Pour aller plus loin :
Nos produits ménagers regorgent de substances chimiques nocives pour notre santé et pour l’environnement. La plupart d’entre eux contiennent notamment du formaldéhyde, une substance cancérigène. Lessives, déboucheurs, liquides vaisselle ou autre, tous les produits ménagers finissent par rejoindre les eaux usées domestiques en direction des stations d’épuration, incapables de stopper leur progression. En effet, toutes les molécules chimiques toxiques n’y sont pas éliminées et sont donc rejetées dans les milieux naturels contaminant les eaux, les sols et leurs habitants.
Aucun produit n’est sans impact. Un premier geste serait de privilégier des produits portant des écolabels. Bien que moins polluant, ils contiennent encore de nombreuses molécules issues de la pétrochimie. Le mieux est donc de créer soi-même de quoi nettoyer sa maison en utilisant des produits aussi naturels qu’efficaces comme le savon noir, le bicarbonate de soude, le citron ou le vinaigre blanc et de les parfumer avec des huiles essentielles.
Nos smartphones contiennent de nombreux minerais et métaux. Certains rares comme le lithium, précieux comme l’or et des métaux de base comme le cuivre ou le fer. Mais les mines ne sont pas inépuisables et partout dans le monde leur exploitation cause la contamination des sols et de l’eau, la destruction des écosystèmes, ainsi que l’épuisement de ces ressources. Vient ensuite la fabrication qui, comme toute industrie, requiert de l’énergie. Enfin, le transport de ces smartphones flambants neufs vers nos magasins pollue à son tour et émet du CO2. Plus l’appareil est sophistiqué, plus l’impact environnemental est grand.
Afin de limiter la production de ces smartphones, il nous faut changer notre réflexe d’achat lors de la sortie de nouvelles générations. Privilégiez donc la réparation et l’entretien de vos téléphones pour allonger leur durée de vie. Idéalement, il faudrait garder un smartphone au moins 5 ans pour amortir l’impact de sa fabrication.
Les éclairages extérieurs engendrent une pollution lumineuse qui a de nombreux effets dévastateurs sur la biodiversité. Attirés par les lampadaires, les insectes volants peuvent mourir d'épuisement ou de collision et cessent de transporter les pollens. Les tortues marines qui naissent sur les plages se dirigent vers la ville plutôt que vers l’océan.
Par ailleurs, la lumière artificielle crée un halo de lumière, amplifié par la pollution atmosphérique, que l’on peut voir à plusieurs milliers de kilomètres de distance. Ce halo masque le ciel étoilé utilisé par de nombreuses espèces pour se déplacer la nuit, comme les oiseaux en migration qui se retrouvent alors privés de leur repère.
La lumière artificielle fragmente aussi les milieux naturels créant de ce fait des barrières que certains animaux sont incapables de franchir. Leur territoire se retrouve morcelé et ils s'isolent de leurs congénères. Enfin, l’éclairage perturbe les rythmes biologiques des animaux diurnes et nocturnes et aussi des plantes.
Limitez vos éclairages extérieurs et orientez-les vers le bas. Et bien sûr, n’oubliez pas de les éteindre quand vous n’êtes pas dehors; Je peux également discuter avec mes voisins et avec les services de ma commune pour que l'éclairage public soit réduit dans les endroits où cela est possible.
Lorsque vous consommez bio, local et de saison, c’est tout un cercle vertueux favorable au climat, à la biodiversité, à la santé humaine qui se met en place. L’agriculture biologique préserve l’eau et les sols en n’y versant ni engrais, ni pesticides de synthèse. La diversité des cultures, la préservation des prairies, des haies et des talus ajoutées aux jachères permettent d’abriter près de 30% d’espèces supplémentaires par rapport à des parcelles en agriculture industrielle : des fleurs sauvages, des oiseaux, des vers de terres, des insectes pollinisateurs, des araignées mais aussi des champignons et bactéries du sol. Et toute cette biodiversité est la meilleure alliée de notre agriculture en rendant la terre encore plus fertile.
Par ailleurs, ces exploitations agricoles choisissent souvent de cultiver des variétés de fruits et légumes disparus ou menacés de disparition et l’élevage de races locales ce qui encourage encore davantage la biodiversité.
Privilégiez les circuits courts pour freiner le réchauffement climatique : moins de transport, donc moins de gaz à effet de serre. Enfin, en respectant la saisonnalité, on évite également de faire voyager des marchandises à travers le monde. En consommant des produits non traités, vous évitez d’absorber des produits chimiques dont les effets sur la santé humaine n’ont pas été suffisamment étudiés sur le long terme. Certains de ces produits ont par ailleurs des effets néfastes reconnus (cancers, perturbateurs endocriniens).
Et oui, la biodiversité profite de l’effet papillon !
Pour aller plus loin :
Ce n’est pas parce qu’une plante exotique est belle qu’elle est inoffensive. Certaines mettent la biodiversité en péril. Leur forte capacité d’adaptation leur donne l’avantage sur les plantes locales jusqu’à les anéantir. Les conséquences de l’introduction et de la propagation de ces plantes exotiques envahissantes sont si alarmantes qu’elles sont devenues un enjeu mondial. En France, la réglementation liste actuellement 36 espèces végétales interdites et retirées de la vente.
D’autres plantes exotiques envahissantes très présentes dans nos jardins ne font pas encore l'objet d'une réglementation mais justifient qu’on y soit attentif pour éviter toute propagation. Parmi elles on trouve les renouées d’Asie, les griffes de sorcières, l’herbe de la Pampa, plusieurs espèces d’acacias, de rhododendrons et les bambous.
Pour aller plus loin :
Dans les jardins partagés, les habitants d’un quartier ou d‘un village se réunissent pour composer et entretenir ensemble un espace qui leur permet de favoriser la biodiversité là où généralement l’urbanisation prend le pas sur la nature. Pour cultiver fleurs, fruits, légumes et aromates locaux et de saison, les jardiniers utilisent des méthodes respectueuses de l’environnement comme la récupération de l’eau et le compostage.
Ces jardins sont très attractifs pour les insectes pollinisateurs mais aussi pour les espèces souterraines qui y trouvent un habitat idéal en pleine ville. Ces actions conjuguées entraînent un accroissement de la biodiversité, une amélioration de la qualité du sol, de l’air mais aussi de la qualité de vie. En plein été, ces jardins sont des îlots de fraîcheur au cœur de la ville.
Pour aller plus loin :
Chaque année, les chats domestiques – ils sont 20 millions en France dont 8 à 10 millions de chats errants retournés à l’état sauvage - tuent probablement plusieurs centaines de millions de proies. La plupart de celles ramenées à la maison sont des micromammifères tels des mulots, campagnols ou musaraignes. Des petits oiseaux se nourrissant au sol sont aussi tués (verdiers, tourterelles turques, moineaux, merles…), ainsi que des reptiles et, plus rarement, de tout petits animaux (insectes, araignées, escargots…)
Cette prédation à proximité d’espaces protégés ou sensibles est inquiétante. Elle est particulièrement dévastatrice sur les îles, notamment en Outre-mer où des espèces rares d’oiseaux sont décimées et menacées d’extinction. C’est le cas du monarque iphis et du Lori ultramarin de Polynésie Française. Dans les zones périurbaines et habitées, la biodiversité des jardins et des espaces verts déjà fragilisée pourrait alors reculer.
Pour minimiser les conséquences de ces parties de chasse, il existe des solutions. Commencez par stériliser votre chat, cela régulera les populations de chats errants qui ont un niveau de prédation plus important. Nourrissez-le correctement, évitez de le faire sortir la nuit et encouragez les jeux d’intérieur.
Il est aussi possible d’aménager son extérieur. Nichoirs et mangeoires doivent être installés hors de portée des chats. Il existe aussi des répulsifs naturels faits maison et des plantes répulsives qui décourageront votre adorable chasseur et offriront à tous une meilleure cohabitation.
Pour aller plus loin :