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Cerf muntjac, Muntjac de Reeves (Muntiacus reevesi)
Soumise à réglementation
Statut de conservation évalué
France hexagonale
Le Cerf muntjac, ou Muntjac de Reeves, est un petit cervidé relativement facile à différencier du chevreuil puisqu'il mesure 50 cm de haut. Cette espèce originaire d'Asie est recherchée depuis le XIXe siècle pour "décorer" les parcs et jardins, en zoo, ou pour la chasse. Une population est présente en nature en France, introduite depuis un parc privé. Le Cerf muntjac est considéré exotique envahissant (EEE) à l'échelle de l'Union européenne.
Autres caractéristiques
Le muntjac a une allure ramassée, avec un arrière-train plus haut que sa partie antérieure. Ce petit cervidé possède des canines allongées chez les deux sexes, plus prononcées chez les mâles qui ont aussi de courts bois.
Pelage : manteau rouge-brun avec des points plus foncés sur le museau et les jambes.
Identification de Cerf muntjac (Guide de terrain, EEE du Bassin de la Loire, ONCFS, 2018)
Menton, poitrine et ventre souvent plus clairs.
Museau relativement long avec des rayures noires.
Poids : 12 à 18 kg
Longueur tête et corps : environ 1 m
Hauteur au garrot des mâles : environ 50 cm
Distinction mâle/femelle : le bois des mâles taille jusqu'à 10 cm (ils n'ont qu'un seul andouiller, c'est à dire une seule ramification).
Confusion possible : avec un jeune chevreuil, l'adulte étant plus grand au garrot, mais ils n'ont pas de coloration noire en forme de V sur la tête.
Cerf muntjac (GBNNSS)
Une espèce introduite adaptative
Dans son aire d’introduction : il fréquente les forêts mixtes ou de feuillus avec uns strate arbustive, forêts tempérées, boisements humides, landes, parcs, jardins urbains, haies bocagères.
Cette espèce monter une grande plasticité en s’adaptant à différents milieux.
Cerfs muntjac (Norma Chapman)
Régime alimentaire : herbivore
Le Muntjac de Reeves est un végétarien à tendance forestière : il se nourrit principalement de feuilles, écorces, graines, fruits et bourgeons.
Reproduction
Maturité sexuelle de la femelle : dès le 8e mois.
Gestation : 7 mois
Naissances : en général à un seul faon, plus occasionnellement 2
Faon : il pèse seulement 600 grammes environ à la naissance, et arbore une livrée tachetée qu’il perdra à 2 mois
Indépendance totale du jeune : au 7e mois
La femelle peut être fécondée dès la mise-bas, sans pause hivernale. Les mâles s'accouplent avec les femelles lorsqu'elles sont en œstrus.
Paramètres démographiques
Longévité : une dizaine d'années
Le Cerf muntjac est en général solitaire mais peut parfois s'observer à 2 ou 3 individus. C'est une espèce plutôt discrète pouvant être active toute la journée mais aussi la nuit.
Sons / communication
Petits cris proches d’un aboiement (cerf aboyeur).
Une espèce introduite
Cette espèce est originaire de Chine, et son introduction dans le milieu naturel, qui semble ponctuelle, est issue d'animaux échappés de parcs d’ornementation ou d'introductions volontaires (Hurel et al, 2018). Cette espèce se rencontre également dans les parcs zoologiques.
Tendances et répartition du Cerf muntjac en France
Le Cerf muntjac est peu présent en milieu naturel en France. Depuis les années 1990-2000, des observations régulières ont été faites en région Centre-Val de Loire (départements de l'Indre-et-Loire, du Loir-et-Cher et de l'Indre). Une population sauvage s'y est établie, probablement issue d'individus captifs échappés d'n enclos privé.
De 2008 à décembre 2022, un nombre cumulé de plus de 80 observations de muntjacs de Reeves a été compilé par l'Office français de la biodiversité (OFB), animaux vivants et morts. Certaines se placent ici et là en France : Côtes d'Armor, Moselle, Côtes d'Or et Seine-et-Marne.
Statut national : Espèce exotique envahissante interdite d'introduction, de détention, transport, vente, achat, échange, utilisation sur tout le territoire métropolitain et en tout temps (arrêté du 14 février 2018)
Réglementation liée à la captivité
En France hexagonale, tout comme au sein de l’Union européenne (hors régions ultra-périphériques) : détention autorisée uniquement dans les établissements procédant à leur conservation hors du milieu naturel (zoos).
L'espèce fait l'objet d'une remontée des observations auprès de l'OFB notamment en région Centre-Val de Loire.
Une étude sur son abondance a été menée par l'OFB à l'aide du piégeage photographique dans les forêts de Centre-Val de Loire (Maillard et al, publication en cours de soumission).
Propositions pour la gestion
Le cerf muntjac est une espèce timide et discrète qui peut restée non détectée tant que les densités sont faibles. La détection d’individus en milieu naturel doit alerter les pouvoirs publics pour engager des mesures de lutte par le recours à des prélèvements par le tir ou la capture d'animal vivant.
Comme pour toute espèce exotique envahissante (EEE) à un stade émergent, il convient de retirer tous les individus susceptibles de fonder une population pérenne :
en mettant en œuvre des actions de gestion efficaces et monitorées,
en contrôlant strictement les détenteurs autorisés (zoos) et en recherchant d'éventuels détenteurs illégaux.
Cooke, A. S. 2005. Muntjac deer Muntiacus reevesi in Monks Wood NNR: their management and changing impact. In: Gardiner, C. and Sparks, T. (eds.) Ten years of change: woodland research at Monks Wood NNR, 1993-2003. English Nature Research Report 613.
Chapman, N., Harris, S. and Standford, A. 1994. Reeves' Muntjac Muntiacus reevesi in Britain: their history, spread, habitat selection, and the role of human intervention in accelerating their dispersal. Mammal Review, 24, 113-160.
Cooke, A. 1994. Colonisation by muntjac deer Muntiacus reevesi and their impact on vegetation. In: Massey, M. E. and Welch, R. C. (eds.) Monks Wood National Nature Reserve. The experience of 40 years 1953-93. Peterborough, UK: Natural England.
Les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont des espèces exogènes au territoire considéré à une date donnée, introduites par ou avec les humains, de manière volontaire ou fortuite. Leur introduction, implantation et propagation dans cet environnement hors de leur aire de répartition naturelle menacent les espèces indigènes, les habitats naturels et/ou les écosystèmes. Les conséquences peuvent alors être négatives, qu'elles soient environnementales et/ou économiques et/ou sanitaires.
La présence de plus en plus visible des ongulés sauvages dans les forêts et montagnes françaises suscite des questions et des débats. Face à la méconnaissance de ces espèces par une grande part de la population et afin de partager les connaissances acquises depuis plusieurs décennies, l’OFB publie cette Dataviz pour apporter des informations sur leur répartition, l’évolution de leur zone de présence et les données de chasse dans l’hexagone.