L'impact d'une activité sur la biodiversité est spécifique à chacune, à la manière dont elle est pratiquée, et à toute la chaîne d'actions et de production qui y est liée. En étudier les mécanismes permet de proposer ici les résultats des analyses et recommandations produites afin de limiter efficacement les différents impacts. Les activités concernées touchent aux secteurs économiques comme à la pratique individuelle de chacun.

Toutes les activités humaines exercent des pressions sur la biodiversité et les services écosystémiques, qu’elles concernent l’aménagement du territoire, l’exploitation des ressources ou encore les loisirs en nature. Ainsi, les méthodes et solutions sont déclinées par type d’activités afin d’être plus pertinentes.
Afin d’agir pour limiter les impacts, le principe est simple et repose sur trois lettres : E, R, C.

Un principe directeur : la séquence "éviter, réduire, compenser"

Principe fondateur du droit de l’environnement, la séquence « éviter, réduire, compenser » (ERC) doit guider la mise en œuvre de toute activité, même si elle ne s’applique réglementairement qu’à certains types de projets (par ex. infrastructures de transport, carrières, déploiement d’énergie renouvelable en mer) et documents de planification (par ex. PLU, SRADDET, SDAGE).

  • Éviter consiste à anticiper les atteintes potentielles à la biodiversité et aux milieux naturels dès la conception des activités, afin de supprimer en amont les risques les plus graves (choix d’implantation, alternatives techniques, etc.).
  • Réduire vise à limiter l’ampleur, la durée ou l’intensité des impacts qui n’ont pas pu être évités, par exemple par des mesures techniques, organisationnelles ou de suivi.
  • Compenser intervient en dernier recours, lorsque des atteintes résiduelles subsistent : il s’agit alors de mettre en place des actions de restauration ou de création d’habitats naturels équivalents, pour maintenir la fonctionnalité écologique globale.

Outre les démarches proactives guidées par la séquence ERC, des mesures réactives et correctives sont parfois mises en œuvre pour limiter les impacts des activités humaines, comme dans le cas de la réparation des dommages écologiques.

Activités en nature

Recueil d'expériences sur la gestion de la fréquentation post-covid dans les espaces naturels français, Joly Eugénie (2022), Office français de la biodiversité, Rapport de stage, 299 p.

Énergies, infrastructures de transport, aménagement

Chantier, construction, rénovation et gestion du bâti

    • Bonnes pratiques environnementales - Protection des milieux aquatiques en phase chantier

      • Guides et protocoles

      Depuis deux ans, l’AFB, le Cerema, le MTES, le bureau d’études Biotope et de nombreux acteurs des travaux publics ont engagé une réflexion sur les moyens d'éviter et de réduire l’impact des chantiers sur les milieux aquatiques et humides. Ce guide technique qui en résulte présente les «bonnes pratiques environnementales», en capitalisant les nombreux retours d’expériences disponibles.

    • Chantiers, carrières, friches urbaines. Quelle gestion pour la " nature temporaire " ? n°64

      • Rencontres

      La faune et la flore s'invitent partout : les aménageurs, comme les riverains des terrains vagues, les gestionnaires d'aéroports ou d'espaces naturels le savent. Comment appréhender la place de cette " nature temporaire " pour servir au mieux la reconquête de la biodiversité ? L'AFB a ouvert la réflexion à la faveur d'une journée d'échanges nationale.

    Espèces et bâti

    Concilier martinets et bâti - Guide conseil, LPO Provence-Alpes-Côte d’Azur, 2023
    Ce guide s’adresse particulièrement aux collectivités, bailleurs sociaux, architectes et entreprises du bâtiment. Il est conçu pour leur donner les connaissances utiles à la sauvegarde de ces espèces protégées lors des travaux de construction ou de rénovation de bâtiments.

    Durée : 3 min 25 sec

    Vidéo YouTube [Toulon : ville pionnière dans la protection des Martinets]

    “C'est l'oiseau par excellence” disait Michelet car il ne se pose jamais. Le martinet est un oiseau fascinant : 3 ans d’envol jusqu'en Afrique du Sud, avant de venir nicher dans nos villes et sous nos toits. En France, sa population a chuté de 40 % en dix ans à cause de la perte de son habitat. La commune de Toulon a instauré des dispositions inédites en 2015 avec l'aide de la LPO Paca et de l'OFB.

    La protection des martinets
    Le martinet fait partie du paysage urbain à Toulon. Il s'accommode bien des cavités de nos immeubles et nichent trois mois durant l'été, au moment de la reproduction. Il mange, il se nourrit dans le ciel. Il boit en volant, il se toilette en volant et il s'accouple en volant. Et en plus, il dort en volant!
    C'est un insecticide naturel gratuit, donc pourquoi s'en priver ?
    Ça évite évidemment de balancer dans l'atmosphère tout plein de produits toxiques, des pesticides, des insecticides qui sont mauvais pour notre santé.

    L'habitat détruit par méconnaissance

    Pourtant, son habitat est souvent détruit, par méconnaissance, pendant les travaux de rénovation des bâtiments.
    Sur cette façade, il y a 3 ou 4 trous sous la toiture qui lors de la rénovation ont été préservés.
    Donc voilà l’erreur, souvent qui est faite, c'est de reboucher ces trous par méconnaissance. Les ouvriers sont briefés pour garder ses trous.

    Le règlement de ravalement des façades

    La mairie a dû intégrer des prescriptions dans son réglement de ravalement des façades. C’est vrai qu’à Toulon, on a déjà un recensement global sur la commune des nids de martinets. Donc, lorsque un particulier ou un professionnel veut faire des travaux, notamment de rénovation de façade, on lui indique les zones, les endroits précisément où se trouvent les martinets sur sa façade. On lui dit qu'il a l'obligation de les préserver. Et en plus, dans certains endroits, on subventionne aussi les travaux de rénovation de façade, ce qui fait que la personne est informée et réalise les travaux derrière avec le soutien technique de la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO)
    Résultat : environ 500 nits ont été préservés ou remplacés depuis 7 ans

    Les résultats sur les devantures du centre ville.
    Toutes les zones de Toulon sont maintenant concernées, mais les martinets restent menacés car les pertes sont plus nombreuses que les compensations.

    Destruction d'habitats d'espèces protégées

    Ces délits sont passibles de trois ans d'emprisonnement et de 150 000 € d'amende. La Police de l'environnement veille au respect de la réglementation mais l'OFB ne se cantonne pas qu'à ses missions. On a développé des outils de sensibilisation et d'information auprès notamment des professionnels du bâtiment, des collectivités. On fait un accompagnement également financier auprès de la LPO sur différents projets portés par la LPO. Actuellement, donc sur l'année 2023.
    Il y a un projet phare qui est la construction d'une fresque avec des nids artificiels de martinets représentant un martinet en vol qui serait posé sur un bâtiment appartenant à la préfecture, dans le centre de Toulon.

    Conclusion

    D’autres villes ont imité Toulon comme La Seyne sur Mer ou Guérande en Loire-Atlantique. Selon la LPO, il faudrait aller plus loin et inscrire les prescriptions dans le PLU des villes. C'est à ce prix là que la biodiversité urbaine sera protégée durablement.

    Protéger les chauves-souris dans sa commune - Guide technique et financier pour la rénovation des bâtiments publics en faveur des chauves-souris en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Groupe Chiroptères de Provence, mai 2023
    Que dit la loi ? Clé décisionnelle des aménagements. Comment repérer les chauves-souris ? Quand effectuer mes travaux ? Quelles sont les conditions favorisant la présence des chauves-souris ? Comment aménager pour cohabiter avec les chauves-souris ? L’environnement extérieur est-il propice aux chauves-souris ? Comment financer mes travaux ?

    Exploitation des ressources et activités extractives