Milieux humides, entre richesse et fragilité

France entière

Tourbières, mares, prés salés, forêts alluviales… sont autant de termes qui illustrent la diversité des zones humides. Elles abritent une biodiversité exceptionnelle et assurent de nombreux et primordiaux services envers la société. Particulièrement menacées, dégradées ou en régression, 87% des zones humides ont disparu depuis le XVIIIe siècle et la moitié entre 1960 et 1990. L'enjeu de préservation est crucial. Améliorer leur connaissance est indispensable.

Que sont les milieux humides et leurs enjeux ?

Des zones de transition entre la terre ferme et l’eau libre

Leurs caractéristiques principales sont :

  • la présence d’eau (douce, saumâtre ou salée) permanente ou temporaire,
  • un sol saturé en eau,
  • la présence d’espèces animales et végétales caractéristiques des milieux humides (roseaux, amphibiens...).

Une leucorrhine douteuse (Leucorrhinia dubia) dans une tourbière (Stanislas Wroza, OFB)

Étudier les milieux humides pour agir et les préserver

Approfondir les connaissances scientifiques et techniques : des acteurs engagés

Les besoins en connaissances et en technicité pour la bonne évaluation des milieux et la mise en place d'actions adaptées (conservation, gestion, restauration) confirment la nécessité des programmes d'études, de recherche et développement... Les acteurs s'organisent pour partager, se former.
L'Office français de la biodiversité (OFB) fait partie de ces structures engagées, en tant que relai et contrôle du respect de la réglementation, ainsi que via l'animation de réseaux d'acteurs, la production de ressources techniques, la réalisation ou l'accompagnement à des projets scientifiques, d'inventaires...

Le centre de ressources Zones humides

Animé par l'Office français de la biodiversité, ce centre de ressources anime une communauté d'acteurs impliqués autour de cette problématique et présente sur son site dédié les informations détaillées sur les milieux humides, leurs menaces, réglementation, ainsi que des outils pour mener des actions.

Une cartographie nationale pour mieux connaître la répartition spatiale des zones humides

En améliorant les connaissances sur les milieux humides au niveau national, la cartographie de ces écosystèmes apporte un appui au pilotage des politiques publiques de préservation, de gestion et de restauration des milieux humides.

  • Degré d’avancement des inventaires : les milieux humides ont été localisés précisément sur 60 % du territoire métropolitain (2021)

" À l’heure actuelle, aucun inventaire national ne permet d’évaluer de manière précise et parfaitement exhaustive la surface des milieux humides et aquatiques continentaux sur l’ensemble du territoire français métropolitain et ultramarin." (Datalab, 2022)

Une méthodologie en deux phases, de la recherche et développement à la production des données

Il s'agit de pré-localiser les milieux humides et à les caractériser en s’appuyant sur une approche prédictive. Pour cela, des modèles basés sur des données de télédétection à haute résolution spatiale sont calibrés à partir de relevés de terrain (végétation, sol) disponibles dans différentes bases de données.

Dix bassins versants expérimentaux (Cartographie des milieux humides, MTE - DGALN, 2021)

Le déroulement suit 2 phases :

  • recherche et développement sur 2021-2022 :
    • pré-localiser les milieux humides à l’échelle nationale,
    • cartographier les habitats naturels, semi-naturels et anthropiques des milieux humides dans 10 bassins versants expérimentaux,
    • produire des indicateurs fonctionnels à partir d’images satellitaires;
  • production à partir de 2023.

Résultats attendus

Avancement - premiers résultats : Publication du jeu de données « terrain » ayant permis de valider la prélocalisation par modélisation

À noter
Ces outils techniques de connaissance sur les milieux humides et leur fonctionnement ne se substituent pas aux porter à connaissance des inventaires de zones humides et n’ont pas de valeur réglementaire.

Cartographie des milieux humides - Projet de R&D 2021-2022 (MTE-DGALN, 2021)

Des ressources techniques, scientifiques et partages d'expériences

Protéger les milieux humides : sur un territoire comme pendant un chantier

    • Bonnes pratiques environnementales - Protection des milieux aquatiques en phase chantier

      • Guides et protocoles

      Depuis deux ans, l’AFB, le Cerema, le MTES, le bureau d’études Biotope et de nombreux acteurs des travaux publics ont engagé une réflexion sur les moyens d'éviter et de réduire l’impact des chantiers sur les milieux aquatiques et humides. Ce guide technique qui en résulte présente les «bonnes pratiques environnementales», en capitalisant les nombreux retours d’expériences disponibles.

    • Partageons nos expériences en faveur des milieux humides - n°83

      • Rencontres

      Le dernier Forum des gestionnaires de la biodiversité a présenté des exemples variés de solutions pour préserver et restaurer les milieux humides, de la planification à l’action écologique. De quoi inspirer les gestionnaires dans leurs actions, mais aussi dans le partage avec tous les acteurs concernés par ces milieux si précieux.

    • La continuité écologique dans les zones humides littorales : un enjeu local, national et européen - n°41

      • Rencontres

      Les zones humides littorales représentent le tiers des zones humides de France métropolitaine, soit 800 000 ha pour les marais Atlantique, Manche et Mer du Nord et 130 000 ha pour les lagunes méditerranéennes. Toutes ont un rôle déterminant en matière de continuité écologique, au croisement de la trame verte et bleue (TVB).

    Identifier, évaluer et protéger ou restaurer les fonctionnalités des milieux humides

      • Qu'est-ce qu'une zone tampon et comment les utiliser ?

        Ce dossier est consacré aux connaissances aujourd’hui disponibles en matière d’intégration des zones tampons dans la gestion des bassins versants, dans un objectif de protection des milieux aquatiques. Il donne les clés de compréhension des enjeux et processus à l’origine de la contamination des ressources en eau par les pollutions diffuses et promeut les dispositifs tampons comme moyen d’action et d’atténuation des risques.