Dans le cadre du projet UROS, le pôle ECLA « Ecosystèmes Lacustres » s’est associé à l’entreprise ECOCEAN pour concevoir des dispositifs innovants en faveur de la biodiversité des écosystèmes lacustres. Après 5 ans de tests en conditions réelles, les premiers résultats sont encourageants.
Les écosystèmes lacustres concentrent une grande diversité d’habitats, une biodiversité riche et fournissent de nombreux services écosystémiques. Les ressources en eau qu’ils représentent sont notamment à l’origine de nombreux usages anthropiques. Beaucoup de lacs naturels ont ainsi été artificialisés et une multitude de retenues ont été créées. Aujourd’hui, 79 % des plans d’eau français de plus de 50 hectares sont artificiels.
L’exploitation de la ressource en eau, que ce soit pour l’hydroélectricité, l’irrigation ou pour l’eau potable peut conduire à une très forte amplification des variations de niveau d’eau qui dégrade fortement les habitats de la zone littorale de ces milieux.
Ces fluctuations artificielles ont de forts impacts sur toute la biodiversité aquatique, notamment sur les poissons par la perte de leurs habitats de reproduction, de refuge-nurserie ou par la destruction directe des pontes par assèchement.
Limiter les dégâts sur la biodiversité
Face à ce constat, des solutions techniques sont recherchées par les scientifiques et les gestionnaires, en concertation avec des entreprises de génie écologique. Parmi ces solutions, l’utilisation d’îles artificielles flottantes semble être l’une des solutions les plus efficaces, lorsque des actions sur la régulation des niveaux d'eau sont impossibles. En suivant les variations du niveau de l’eau, les habitats fonctionnels proposés par les structures flottantes sont constamment accessibles pour la biodiversité aquatique, comme pourrait l’être ceux présents dans la zone littorale des lacs naturels.
Dans ce cadre, le projet UROS revêt un caractère particulièrement innovant. Il rassemble les compétences et l’expérience d’ECOCEAN en milieu marin et du pôle ECLA « Ecosystèmes Lacustres » (OFB-INRAE-USMB) pour concevoir, réaliser et tester l’efficacité d’îles flottantes végétalisées mimant une véritable zone littorale pour soutenir la macrofaune aquatique.
Pour tester l’efficacité des structures, l’équipe du projet a choisi de sélectionner un réservoir présentant des fluctuations très importantes du niveau d’eau pour éprouver techniquement le système dans des conditions extrêmes. Le choix s’est porté sur la retenue de Serre-Ponçon dans les Hautes-Alpes, qui présente un marnage annuel moyen de l’ordre de 30 mètres. Ainsi, trois zones littorales artificielles flottantes de 70m² chacune ont été installées en septembre 2018 sur la retenue avec l’aide des gestionnaires locaux.