Généralités
Remarque : L’espèce protégée Maculinea alcon, récemment renommée Phengaris alcon, regroupe deux écotypes (variétés présentant des caractéristiques propres, en adaptation à des habitats différents) : l’Azuré des mouillères (P. a. alcon) et l’Azuré de la Croisette (P. a. rebeli). Ces deux écotypes ne sont pas différentiables à vue l’un de l’autre. Par contre, leurs habitats sont très différents : le premier, sujet principal de cette fiche, se développe dans des milieux humides, tandis que le second se retrouve dans des milieux secs.
L’Azuré des mouillères se retrouve principalement dans les prairies humides jusqu’à 1 400 m d’altitude. Les milieux bien abrités par la proximité de roselières, d’arbres et de buissons lui sont particulièrement favorables. D’une manière générale, l’environnement optimal pour l’Azuré des mouillères est un ensemble de zones humides de plaine ou de moyenne montagne, contenant des formations anthropogènes (prairies ou landes) liées à une gestion passée par le pâturage.
Pour son développement, l’Azuré des mouillères a besoin de sa plante hôte, la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe), caractéristique de formations herbacées sur sol humide plus ou moins acide, pouvant être tourbeux.
L’Azuré des mouillères a par ailleurs également besoin d’une fourmi hôte pour terminer son développement larvaire. En France, l’espèce de fourmi hôte semble être principalement Myrmica scabrinodis. La colonie de fourmis va élever la chenille au sein de la fourmilière jusqu’à ce qu’elle se transforme en papillon adulte.
Milieux particuliers à l’espèce
Sites de reproduction : pour accomplir l’ensemble du cycle larvaire, l’Azuré des mouillères est dépendant de la présence d’une plante hôte, la Gentiane pneumonanthe, et d’une fourmilière de Myrmica scabrinodis. L’habitat optimal de l’Azuré des mouillères est une formation herbacée dont la dynamique de population de la Gentiane pneumonanthe est favorisée par un pâturage extensif bovin ou équin. Ce pâturage permet la formation de petite plage de sol nu permettant la germination des graines de Gentiane et le renouvellement des populations. Il permet aussi de contenir la dynamique de végétation. Les femelles pondent au niveau des inflorescences de la plante hôte et les trois premiers stades larvaires se déroulent à ce niveau. Au quatrième stade, la chenille se laisse tomber à terre. La présence d’une fourmilière de Myrmica scabrinodis dans un rayon de un à deux mètres autour de la plante permet d’augmenter la probabilité de rencontre avec une ouvrière. Le développement larvaire de l’Azuré se termine dans la fourmilière. Une partie des chenilles reste environ dix mois dans la fourmilière où elles se nymphosent l’année suivante ; le reste des chenilles se maintient une année supplémentaire dans la fourmilière.
Aire de repos : l’espèce ne se déplaçant pas sur de longues distances, les aires de repos correspondent en général aux sites de reproduction et d’alimentation.
Alimentation : les trois premiers stades larvaires de l’espèce se déroulent dans les inflorescences de la plante hôte dont elle se nourrit des carpelles. Dans les fourmilières, les fourmis nourrissent par trophallaxie les chenilles au détriment de leurs propres larves. Les chenilles peuvent aussi se nourrir du couvain. Les adultes sont floricoles. Des études ont montré que la grande majorité des visites de fleurs pour l’alimentation concernait des Fabacées telles que Lotus corniculatus, Lathyrus tuberosus, Onobrychis viciifolia…
Types d’habitats aquatiques associés selon les typologies EUNIS et Corine BIOTOPE
| Code CORINE | Intitulé CORINE | Code EUNIS | Intitulé EUNIS |
|---|
| 37.3 | Prairies humides oligotrophes | E3.5 | Prairies oligotrophes humides ou mouilleuses |
| 31.1 | Landes humides européennes | F4.1 | Landes humides |
| 51 | Tourbières hautes | D1.1 | Tourbières hautes |
| 54 | Bas-marais, tourbières de transition et sources | D4 | Bas-marais riches en bases et des tourbières des sources calcaires |